L’étonnante saga des cimetières beaussétans
Après l’ossuaire du Beausset-vieux, où les Beaussetans étaient inhumés à l’origine, le second cimetière qu’a connu le village se situait à l’emplacement de l’actuelle place Jean-Jaurès, où il était alors contigu à l’église paroissiale, elle-même remplacée plus tard par l’hôtel de ville. Arrivé à saturation en 1615, il fut transféré sur un terrain plus vaste jouxtant la rue du ChanoineBeuf (voir notre édition d’hier).
Insalubrité et éboulements
Dès 1805, le préfet ordonna la fermeture de ce cimetière jugé non conforme, en raison de la proximité des maisons et des égouts, ainsi que des éboulements réguliers du mur d’enceinte. En 1827, il est toujours ouvert et le rapport menaçant d’un expert reste hélas, lettre morte. En 1830, quand survint un ouragan (sic) qui détruisit encore un pan de mur, le cimetière du centre-ville n’a toujours pas bougé. Aussi, l’assemblée communale présidée par Victor Dol décida-t-elle de débloquer un crédit pour rebâtir la partie éboulée dudit mur, étant entendu « que les enfants entrent sans cesse dans l’enceinte du cimetière et que les chiens y divaguent en permanence ».
Un transfert qui a pris quarante ans
En février 1841, la commune débourse encore une somme conséquente pour réparer le mur dont une partie s’est encore abattue « à cause des orages de l’hiver ». Le 4 février 1844, soit dixsept ans après le dernier rapport alarmiste de l’expert et quarante ans après la promulgation du décret du 2 juin 1804 relatif à l’implantation des cimetières en France, le conseil municipal décida enfin le transfert pour « supprimer les causes d’insalubrité et faire disparaître du sein de notre maison (sic) un foyer permanent d’exhalaisons méphitiques (sic) ».
Le maire Joseph Honoré Arnaud nomma une commission de translation et le cimetière fut transféré à l’endroit où il est aujourd’hui, quartier de La Gouorgo, sur un terrain acheté à Pierre Marius Imbert. Prise le 28 décembre 1845, la décision de translation sera effective fin 1846.