Investissements maintenus malgré la sinistrose
Les élus de la Métropole se sont penchés sur le budget 2021, hier. Malgré les incertitudes liées au contexte sanitaire et la crise économique, le président Hubert Falco prône la résilience
L’heure est grave et les visages fermés le montrent bien. En pleine deuxième vague de coronavirus, la Métropole s’est réunie exceptionnellement – protocole sanitaire oblige – au Palais Neptune à Toulon. Avec un morceau de choix en guise de plat de résistance : le rapport d’orientations budgétaires. Et le moins que l’on puisse dire c’est que les prévisions financières sont extrêmement perturbées par la pandémie actuelle. « Nous traversons une situation d’incertitude totalement inédite », assure le président de TPM Hubert Falco. Le capitaine entend bien, malgré tout, garder le cap.
« Revenir à l’essentiel »
Sans se montrer alarmiste, il a égrainé toutes les conséquences financières de la Covid 19 pour la collectivité. « Avec la baisse drastique de l’activité, les rentrées d’impôts sont moindres. Il faut aussi tenir compte de charges imprévues relatives à la protection sanitaire. Sans compter les différentes mesures et exonérations que nous avons prises pour aider au maintien des activités… » Préparation et adaptabilité semblent les mots-clés pour sortir de cette sinistrose. « Nous avons la chance d’aborder ces difficultés avec des bases solides, conséquence directe de notre gestion saine », poursuit Hubert Falco. Le président de la Métropole qualifie donc le futur budget en cours d’élaboration de résilient. Le concept cher au psychiatre Boris Cyrulnik est devenu le maître mot pour envisager l’avenir. « Pour ce faire, il faut revenir à l’essentiel : les valeurs de la solidarité sans pour autant renoncer à ses ambitions. »
Pas d’augmentation des taux d’imposition
Plus concrètement, la collectivité a décidé de ne pas utiliser le levier de l’impôt pour compenser ses recettes financières en berne. « Pour nos citoyens, ce serait la double peine. » Les douze maires entendent limiter la casse en « stabilisant les dépenses de fonctionnement », en maîtrisant « les charges y compris de personnel » et en réduisant « celles de la gestion courante ». L’opposition Rassemblement national, par la voix d’Amaury Navarranne, a dénoncé « l’incurie de l’État » et appelé ce dernier « à prendre sa part. » Quant à l’élu EELV, Guy Rebec, il a suggéré d’avoir recours à l’emprunt pour continuer à financer les différents projets nécessaires à la collectivité. Hubert Falco a tenu à rassurer tout le monde : les projets ne sont pas mis au placard pour 2021. « Nous allons maintenir les investissements entre 160 et 200 millions d’euros », at-il assuré à l’assemblée.