Comment le protocole se met en place
Branle-bas de combat dans la vingtaine de lycées du Var, où se prépare « le plan de continuité pédagogique ». Abaisser le nombre de lycéens dans les établissements n’est pas une option
Selon le point de vue, on peut considérer que le ministre de l’Éducation nationale a serré la vis, ou lâché du lest. Oui, les contraintes imposées aux lycées, pour cause de crise sanitaire, sont plus importantes. Et oui, les lycéens qui commençaient à se mobiliser pour demander davantage de souplesse l’ont obtenue.
■ Les reproches de lycéens et de profs
Salles de classe trop petites, distanciation physique « impossible à respecter », « trop grande promiscuité à la cantine » où on enlève son masque pour manger… Ces reproches formulés par une partie des lycéens pourraient s’atténuer avec les nouveaux emplois du temps qui sont en train d’être élaborés dans les lycées varois. Mais la tâche est consistante, surtout en si peu de temps.
Cela n’a ni dissuadé, ni empêché les syndicats d’enseignants, primaire et secondaire, de se mobiliser pour dénoncer « l’impréparation du ministère » et demander des allégements dans les effectifs, y compris pour les écoles et collègues. Ils étaient dans la rue ce mardi matin (lire ci-dessous).
■ Qui décide quoi ?
Que prévoit le nouveau cadre national ? Dans le Var, l’inspection académique rappelle que « chaque lycée a ses spécificités, un type de locaux, des contraintes et donc chacun a la main pour s’organiser ». Entre un lycée de grande superficie, comme Dumont d’Urville à Toulon, un autre coincé entre deux avenues de centre-ville, et un établissement tel le Val d’Argens au Muy, dans un environnement plus rural, il y a effectivement un monde. Charge aux établissements d’élaborer un projet qui leur est propre et de le soumettre à la validation du rectorat à Nice. « Il n’y a pas d’arbitrage local, c’est le recteur qui valide. » Nouvellement créée, une cellule de continuité pédagogique est chargée de vérifier ces nouvelles modalités d’organisation. Mardi, neuf lycées varois (sur 24) avaient finalisé leur projet, selon le rectorat.
■ Ce qui n’est pas négociable
Cette déclinaison au cas par cas ne peut pas s’affranchir de trois grands principes. « Chaque élève doit passer la moitié de son temps scolaire en présentiel ; il ne doit pas rester éloigné de l’établissement plus d’une semaine ; les périodes passées en dehors du lycée doivent donner lieu à une activité suivie par les professeurs .» Passé les grands principes, qui sont limpides, il est clair que le ministère délègue la partie la plus délicate de la partition, la mise en musique.
■ Limiter le brassage des élèves
L’entrée en vigueur est voulue « au plus tôt possible », mais dans la réalité, plusieurs lycées tablent sur une mise en oeuvre à partir de lundi. « Nous sommes en train de finaliser, avec l’équipe enseignante, merci beaucoup, bonne journée », répond un proviseur varois manifestement accaparé. L’objectif central est de limiter le brassage entre les élèves. Dans un établissement de 2 000 élèves, si un millier seulement est présent, la promiscuité diminue mathématiquement dans les espaces communs.