Des Varois dubitatifs à l’idée de se faire vacciner
Les Varois sont-ils prêts à se faire vacciner ? Non, à en croire la consultation lancée lundi soir sur les sites du groupe Nice-Matin. Sur les 1 006 réponses reçues, 70,4 % des personnes affirment ne pas souhaiter se faire vacciner contre le nouveau coronavirus. Le pourcentage grimpe à 74 % pour les seuls habitants du Var, bien audessus du sondage Ipsos du mois dernier, où seuls 54 % des Français seraient prêts à se faire vacciner. Presque trois quarts de toutes les personnes interrogées (73,6 %) indiquent qu’elles n’auraient pas confiance en un vaccin distribué début 2021.
« Pas assez de recul »
C’est l’argument qui revient comme un refrain chez les Varois : il n’y a « pas assez de recul » sur ce nouveau vaccin qui « peut encore muter ». « Il est trop récent » pour Élisabeth, quinquagénaire. « On ne peut pas juger de son efficacité. Comment avoir confiance en un vaccin qui n’en est qu’au stade expérimental ? », s’interroge Patricia, de SixFours. « Le délai est trop court, les effets secondaires ne sont pas encore connus », avertit Marta, 32 ans, habitante d’Aiguines. « Aussi bien sur le court terme que sur le long », ajoute Estelle, 28 ans, demeurant à Cabasse. « Les possibles séquelles », « les répercussions »etles« dangers sur la santé » du vaccin inquiètent aussi Naïs, 43 ans. Bernard, retraité de Fréjus, ne veut pas « servir de cobaye » .« La balance bénéfices-risques est défavorable », tranche Stéphane, Toulonnais de 52 ans. Il y a aussi les partisans du risque zéro, comme cette Dracénoise de 62 ans : « Je me ferai vacciner quand le vaccin sera fiable à 100 % ».
« Pas confiance »
L’hostilité des Varois pour un éventuel vaccin puise aussi sa source dans une certaine méfiance envers l’industrie pharmaceutique et la classe politique, voire dans certaines théories complotistes. « C’est juste une affaire de gros sous ! », pour Coco, 52 ans. « Les lobbies pharmaceutiques ne s’enrichiront pas avec moi. D’où vient ce virus ? Ne s’est-il pas échappé d’un laboratoire ? Bizarrement, dix mois après, un vaccin arrive sur le marché ? ! », fulmine ainsi Sylvie, 54 ans. « Je n’ai pas confiance en ce gouvernement. C’est encore un moyen d’enrichir les groupes pharmaceutiques », lance aussi Nicolas, 47 ans. « J’ai perdu la confiance dans le
gouvernement avec sa gestion catastrophique de la crise », observe un jeune Varois. « Vaccinez en priorité le chef de l’État et ses ministres, après je verrai », ironise Tarride, un habitant du Beausset. « Depuis le début, j’ai l’impression d’être manipulé », témoigne Arthur, jeune Hyérois.
Autodéfense
Plutôt qu’un vaccin, certains Varois préfèrent se fier aux ressources de notre système de défense contre les infections. « J’ai un excellent système immunitaire, car je pratique une activité sportive de haut niveau.
Sachez que le sport reste le meilleur vaccin », croit savoir Candice, 26 ans. « Je suis jeune, sans pathologie quelconque, je laisserai donc mon immunité faire son boulot », fait écho Albert, Toulonnais de 30 ans. « Non au vaccin et toutes les cochonneries qu’ils mettent dedans. Pour l’auto-immunité », clame Marine.
« Vivre avec plus de liberté »
Parmi la minorité des Varois encline à s’immuniser avec un vaccin, beaucoup veulent « reprendre une vie normale ». Pour « que le virus arrête de nous pourrir la vie », c’est la seule solution pour Élisa, de 21 ans. « Pour éviter confinement sur confinement. C’est un acte citoyen de mon point de vue », répond aussi Bérangère, 47 ans, à Solliès-Toucas. « Le vaccin est le moyen le plus certain d’endiguer une épidémie », affirme Michaël, Maximinois de 33 ans. « J’ai très envie de nous débarrasser de ce virus. Et se dire que l’on aide la médecine c’est extraordinaire puisque la médecine m’a sauvé trois fois, donc c’est un rendu pour un rendu », témoigne Philippe, 53 ans, à Cotignac. « Pour pouvoir voyager partout où ce sera possible », Serge, Hyérois de 62 ans, est aussi prêt à se faire vacciner. Altruiste, Audrey, trentenaire de Brignoles, ne veut « pas transmettre le virus à ses proches ».« Je me fais vacciner contre la grippe chaque année, pour ma santé, et pour protéger mes proches, je veux être protégée de la Covid-19 pour vivre avec plus de liberté », ajoute Cécile, quinquagénaire hyéroise de 51 ans. « De quelle autre option disposonsnous pour mettre un terme à cette catastrophe sanitaire, économique et sociale ? », conclut Jérôme, 44 ans, lui aussi habitant d’Hyères.