DES MANIFESTATIONS DANS LE VAR
« Grève sanitaire » à Toulon
« Blanqu’air : les fenêtres ouvertes, ça ne suffit pas ! ». C’est devant l’inspection d’académie du Var, hier matin, que près de enseignants du premier et second degré se sont retrouvés, à l’appel d’une intersyndicale regroupant la CGT Éducation, FO, Sud Solidaires et la FSU. Tous protestaient contre le ministère de l’Éducation nationale et son « insuffisance de protection de la santé des agents publics qui interviennent auprès des enfants » en cette période hautement délicate. Armés de leurs dérogations de « déplacements pour rassemblement revendicatif », ils ont défilé contre « la présence massive et urgente de personnels dans les écoles, collèges et lycées afin de répondre à des conditions sanitaires suffisantes avec notamment des allégements d’effectifs ». À Toulon, une délégation a été reçue à la direction des services départementaux de l’Éducation nationale. D’autres mouvements ne sont pas exclus la semaine prochain, e si le ministère « fait la sourde oreille aux revendications des enseignants de proximité ».
Une soixantaine de profs à Draguignan
« Le protocole tue l’école ! » Devant la sous-préfecture de Draguignan, les enseignants donnent le ton. Une soixantaine d’entre eux a répondu présent à l’appel national intersyndical à la grève, protestant contre un protocole sanitaire trop léger, et réclament un allègement des effectifs en classe. Sur un bloc de béton, Coline Rozerot, représentante de la FSU de la Dracénie, s’arme d’un micro. « Je suis professeure d’histoire et de géographie au lycée Thomas-Edison, à Lorgues. J’enseigne l’une des rares matières qui s’adressent à l’ensemble des élèves. Ils sont par classe, on ne peut pas respecter la distanciation physique et il n’y a toujours pas de cours en distanciel. » Au collège Paul-Émile-Victor, à Vidauban, Amélie Picaud, professeure de français, est exaspérée. « Nous devons changer de classe, pas les élèves. Nous perdons un temps fou à ranger nos affaires, fermer notre session sur l’ordinateur, désinfecter le bureau, rejoindre une autre salle, recadrer les collégiens qui ont été livrés à euxmêmes pendant une quinzaine de minutes… Sur cinq heures de cours dans la semaine, j’en perds une à ne faire que ça. » Également soutenus par les représentants des écoles primaires, tous espèrent se faire « entendre », « comprendre » et « respecter ».
Guirlande de masques à Brignoles
À Brignoles, c’est aussi devant la sous-préfecture qu’une trentaine de professeurs grévistes se sont retrouvés. Un rassemblement d’une heure, masqué, suivi d’une prise de parole sobre, mais ferme appelant notamment à recruter du personnel afin de rendre possible le dédoublement des classes. Pour marquer le coup, les professeurs – de tous les niveaux
– ont accroché aux portails de la sous-préfecture une guirlande de masques. Ces mêmes protections qui leur avaient été données avant d’être rappelées parce qu’elles contenaient des zéolites d’argent considérées comme toxiques.