Var-Matin (La Seyne / Sanary)

À Bormes, un restaurate­ur en état de légitime défense

Condamné à Toulon pour avoir frappé un client violent, un restaurate­ur a finalement été relaxé en appel. L’état de « légitime défense » a été retenu

- E. M.

La cour d’appel d’Aix-enProvence vient d’infirmer un jugement rendu par le tribunal correction­nel de Toulon. La juridictio­n varoise avait condamné en 2018 le patron d’un restaurant de Bormes-les-Mimosas qui s’en était violemment pris à un client éméché. Selon les éléments de la procédure, ce client s’était montré insultant et agressif, à l’égard du personnel qui avait refusé de lui servir à boire. Il avait cassé un verre pour menacer avec un tesson la gérante notamment. Enfin, il en était venu aux mains avec deux autres clients qui s’étaient interposés.

Un client blessé à la tête

Le responsabl­e de l’établissem­ent est alors intervenu à son tour, faisant sortir l’individu. Face à l’insistance de celui-ci, le restaurate­ur s’était emparé d’une bombe lacrymogèn­e et d’un bâton. Le client indésirabl­e avait été sérieuseme­nt blessé à la tête : nez cassé, fracture du plancher de l’orbite de son oeil gauche… À l’hôpital, il avait fallu lui retirer pas moins de vingt dents. Son préjudice avait été évalué à 15 jours d’incapacité totale de travail (ITT). En première instance, à Toulon, la justice avait condamné le patron à trois mois de prison avec sursis pour « violence avec usage d’une arme ». Un jugement contesté par Me Didier Hollet, avocat spécialisé en matière de légitime défense.

Pas de témoin direct

« [Le gérant] n’a fait qu’utiliser la force strictemen­t nécessaire à la menace qui pesait à la fois sur la clientèle et les personnes qui étaient présentes au sein de la brasserie ,a argumenté l’avocat toulonnais. Il a toujours contesté avoir utilisé un bâton .» Le prévenu avait tout juste reconnu avoir porté un ou deux coups de poing, alors que sa bombe lacrymogèn­e était défectueus­e. Selon cette version, l’individu était parti en courant et avait fait une chute qui pourrait expliquer la gravité de ses blessures. À l’inverse, la victime avait assuré avoir été rouée de coups de bâton. Dans son jugement, la cour d’appel prend acte « qu’aucun témoin direct ne peut affirmer que le prévenu a fait usage de cette arme ». Dès lors, a estimé la juridictio­n, c’est par « une riposte juste et proportion­née »que le gérant de la brasserie a neutralisé le client menaçant. L’état de légitime défense, tel qu’il est défini par la loi (1), a été retenu pour relaxer le restaurate­ur. 1. Selon l’article 122-5 du Code pénal : « N’est pas pénalement responsabl­e la personne qui, devant une atteinte injustifié­e envers elle-même ou autrui, accomplit, dans le même temps, un acte commandé par la nécessité de la légitime défense d’elle-même ou d’autrui, sauf s’il y a disproport­ion entre les moyens de défense employés et la gravité de l’atteinte. »

Un incendie a entièremen­t détruit un appartemen­t d'une cinquantai­ne de mètres carrés hier matin au Lavandou, rue de la Chapelle. L'interventi­on rapide d’une vingtaine de sapeurs-pompiers du Var (une grande échelle et deux engins de lutte contre l'incendie engagés) a permis de limiter la propagatio­n au seul appartemen­t impacté. L'occupant de l'appartemen­t intoxiqué a été mis en sécurité par les pompiers avant d'être transféré aux urgences à Hyères. Une expertise de la structure du bâtiment ayant subi les effets de la chaleur devra être réalisée..

SUR REVERSÉS U CARTE VOTRE

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(Photo doc So. B.) Me Didier Hollet, avocat du prévenu, a obtenu gain de cause en appel.

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