Var-Matin (La Seyne / Sanary)

A la sauce russe

Manager hors pair, Deschamps a ressorti le 4-4-2 de la Coupe du monde contre le Portugal. Une riche idée

- VINCENT MENICHINI

Les mots forts du sélectionn­eur, le retour des tauliers, du -- et l’émergence de Rabiot : à Lisbonne, la France a fait très belle impression. A sept mois de l’Euro, les Bleus ont marqué les esprits.

La clé Deschamps

Il est le sélectionn­eur au plus grand nombre de matchs en équipe de France, et de loin (107 rencontres, 70 victoires, 19 nuls, 18 défaites). En poste depuis 2012, Didier Deschamps garde une fraîcheur intacte, malgré les années qui passent. A 52 ans, il est parfaiteme­nt en phase avec la nouvelle génération qu’il écoute, comprend, accompagne et secoue, sans ménagement, si besoin. Deschamps incarne une autorité naturelle, suscite le respect, la crainte, ce qui ne l’empêche pas d’être le premier à chambrer la coupe de cheveux d’un joueur ou les maladresse­s d’un autre. Après la Finlande, un match qu’il a détesté compte tenu du peu d’entrain mis par certains, il a su trouver les mots pour piquer l’orgueil de son groupe. Résultat, contre le Portugal, avec certes un onze complèteme­nt remanié, les Bleus ont signé l’une des meilleures prestation­s de l’ère Deschamps. « L’équipe de France a prouvé qu’elle était toujours une grande équipe, a résumé, pas peu fier, le sélectionn­eur.

Le schéma « russe », en mieux

« Quand je prends ces joueurs, je sais à qui j’ai affaire, je les connais bien. Sur le plan humain. Je connais leur fierté, leur orgueil. Les uns et les autres peuvent être un peu moins bien parfois. Mais ils sont attachés au maillot de l’équipe de France. » Après s’être laissé tenter par quelques expériment­ations tactiques en septembre et octobre (en 3-5-2 et 4-4-2 losange), Didier Deschamps a ressorti le schéma qui avait accompagné le sacre tricolore lors de la dernière Coupe du monde en Russie. Dans ce 4-4-2, avec deux lignes de quatre et

Griezmann en électron libre, les Bleus ont des repères. Les tauliers (Varane, Pogba, Griezmann) ont retrouvé de leur superbe. Quant à Lloris et Kanté, ils ont été au niveau de l’épopée russe, exceptionn­els, donc. Par rapport à 2018, Kimpembe a remplacé Umtiti, porté disparu à Barcelone, Rabiot a succédé au poste de milieu/ailier gauche à Matuidi, parti sous le soleil de Miami et Martial a pris la relève de Giroud, qui se retrouve dans la même situation qu’il y a un an. « Évidemment pour Olivier, si la situation s’éternise, il sait très bien ce que je pense », a prévenu Deschamps. Touché à la cuisse, Mbappé a laissé sa place à Coman sur le côté droit. L’avenir de l’attaquant du PSG pourrait se dessiner en pointe sous le maillot bleu car ni Ben Yedder, ni Martial n’ont vraiment profité de son absence.

Rabiot, la nouvelle vie

C’était le 27 mars 2018, à

Saint-Pétersbour­g. Ce soirlà, la France s’était imposée facilement 3-1 contre la Russie. Didier Deschamps alignait Pogba, Kanté et Rabiot au milieu, déjà. Sauf qu’entre ce match et celui de septembre dernier, contre la Suède, le joueur formé au PSG n’avait plus porté le maillot de l’équipe de France. La faute à une prestation calamiteus­e contre les Russes qui lui avait coûté une place dans les 23 et ensuite à son refus de faire partie des réserviste­s pour la Coupe du monde. « J’étais surpris d’être rappelé aussi tôt, mais le sélectionn­eur m’a même dit qu’il aurait même pu me rappeler plus tôt, a confié Rabiot, titulaire à la Juventus Turin. On a bien discuté, j’ai apprécié cette conversati­on et ça a permis de nous libérer chacun de notre côté. » Sur ce dossier, Deschamps a fait preuve d’ouverture d’esprit. Rabiot lui rend cette confiance sur le terrain. A Lisbonne, il a été l’un des meilleurs joueurs du match et à l’origine du but de

Kanté. « Rabiot est doté d’une intelligen­ce tactique au-dessus de la moyenne », résume Grégory Paisley, ancien joueur de l’OGC Nice et spécialist­e de la Serie A pour beIN. Libéré de ses tourments passés, plus mature et disposant d’un profil singulier au sein du groupe France, l’ancien Parisien est bien parti en vue du prochain Euro. « Je ne lâcherai cette place pour rien au monde : je n’ai pas envie de sortir de ce groupe » , annonce-t-il. « Il a franchi les paliers, apprécie Deschamps. Il est plus consistant dans tout. Dans le volume, l’agressivit­é, dans les duels, il s’impose ».

Espoirs : les Bleuets visent la pole Plus qu’une revanche : l’équipe de France Espoirs (avec les Niçois Gouiri, ReineAdéla­ïde et le Monégasque Badiashile) fraîchemen­t qualifiée pour l’Euro-2021, retrouve la Suisse, seul pays à l’avoir battue pendant les éliminatoi­res, pour lui prendre la première place du groupe lors de la dernière journée, ce soir (21h) à Caen.

 ?? (Photo EPA/MAXPPP) ?? Lloris et les Français ont fait le job au Portugal.
(Photo EPA/MAXPPP) Lloris et les Français ont fait le job au Portugal.
 ?? (Photo AFP) ?? Adrien Rabiot de retour en grâce. Au Portugal, il a été l’un des meilleurs français.
(Photo AFP) Adrien Rabiot de retour en grâce. Au Portugal, il a été l’un des meilleurs français.

Newspapers in French

Newspapers from France