Voiture folle en : une seconde victime est décédée
Hier, la cour d’assises du Var a étudié dans les détails les investigations toulonnaises qui ont mené Bilel Tarasmaco sur le banc des accusés. Et elle a trouvé des choses à redire...
Un simple vol de scooter estil le mobile de la tentative d’assassinat de Yassine A. par Bilel Taramasco ? Ou y a-t-il en fond de cette sordide affaire un nouveau règlement de comptes comme en connaît Toulon depuis plusieurs années ? Ces questions ont été au coeur des débats hier à l’ouverture du procès de Bilel Tarasmaco à Draguignan. Ce dernier nie depuis le début de l’instruction avoir tiré deux balles de 9 mm sur Yassine A. le 6 octobre 2017, cité La Grande Plaine, le laissant paraplégique.
Failles dans le dossier
Pour ses débuts à la présidence de la cour d’assises du Var, Catherine Bonnici n’a pas hésité à mettre le nez du directeur d’enquête dans les failles du dossier. Et notamment sur l’importance donnée à la déposition du frère de la victime, actuellement en détention provisoire pour un double meurtre, qui désignera l’accusé plus d’un an après. « Pourquoi ne pas avoir envisagé d’autres pistes que le vol du scooter comme mobile ? » – « Rien ne nous orientait vers le trafic de stupéfiants ou autre chose .»–« Pourtant un témoin direct, la petite amie, évoque dans sa première déposition que le tireur cherchait le frère de Yassine A.! » Frère bien connu à La Grande Plaine… Le policier relève alors la difficulté de travailler dans ce secteur, où règne « la loi du silence ». « Alors on s’appuie sur la rumeur… » note la présidente. Une rumeur qui évoquait un vol de scooter, que le frère de Yassine avouera finalement avoir commis et dont Bilel Tarasmasco aurait voulu se venger. Et qui sera la thèse retenue, contre vents et marées. Autres incohérences relevées par la présidente, les deux descriptions différentes données par la victime à deux jours d’intervalle, pouvant laisser croire à une pression extérieure, ou une planche photographique présentée seulement à Yassine A. et non à son amie ou à un autre témoin de la fuite des tireurs… À tout cela s’ajoute un témoin anonyme, qui mentionne sans questionnement le nom de Bilel et de son complice. Complice qui ne sera pas inquiété dans cette affaire… Presque gênée, Catherine Bonnici se tourne vers Yassine A., qui s’agite sur son fauteuil : « On doit à ce monsieur une enquête exemplaire, pour faire la lumière sur ce geste horrible. Ce n’est pas le procès de la victime, comprenez-le. » Sous le feu des questions une bonne partie de l’après-midi, le directeur d’enquête a même dû croire que c’était le sien…