Var-Matin (La Seyne / Sanary)

LES HYPERS AU BANC-TEST

Des enseignes ont trouvé la parade Les rayons non essentiels en version « à la demande »

- FRANCK LECLERC

La polémique sur le recours massif au chômage partiel dans la grande distributi­on n’est pas close qu’un nouveau débat agite déjà le secteur. Telle enseigne dont les résultats sont pourtant au beau fixe ferait supporter par l’État, donc par l’effort collectif, des milliers de postes devenus superflus, sous prétexte notamment de la fermeture des rayons non essentiels. Par superposit­ion des tracas, s’y ajoutent, aujourd’hui, des réserves sur l’observatio­n à géométrie très variable de règles censées amortir une distorsion de concurrenc­e préjudicia­ble au petit commerce. L’impossibil­ité d’y vendre des livres, par exemple, puisque les libraires eux-mêmes sont contraints, dans le meilleur des cas, de recourir au « click and collect ». Autrement dit, au principe restrictif du retrait de commande. Pas de livres dans la grande distributi­on, et pas davantage de maquillage. Ou de textile. Ou encore d’électromén­ager ou de jouets.

Derrière la rubalise

Les jouets… À cinq semaines de Noël, cette dispositio­n paraissait frappée au coin du bon sens, les indépendan­ts comme les réseaux spécialisé­s étant réduits à l’inactivité, sauf à passer par un site de vente en ligne. À ceci près que, pour les géants de la distributi­on qui ont parfois sorti leur catalogue de Noël dès la fin du mois d’août, ce rendez-vous est majeur ; pas question de le négliger. Dans bon nombre de supermarch­és et hypers de la région, il est très facile de se procurer des articles malgré la rubalise. Au mépris, aussi, de l’intention affichée du Premier ministre Jean Castex d’éviter l’asphyxie des boutiques. Ici, un vendeur se charge, à l’entrée du rayon défendu, de collecter les requêtes et de récupérer les produits. Là, une guérite est prévue pour l’enregistre­ment express des commandes. Ailleurs, il suffit de remplir un bon à l’accueil pour se voir remettre, juste avant l’arrivée à la caisse, le pull, jeu de société ou téléviseur convoité. « Ask & collect » plutôt que « click and collect », puisqu’il suffit de demander. Sans même passer par la case Internet. Rien probableme­nt de vraiment illégal, même si la préfecture du Var, contactée, ne se prononce pas vraiment sur le sujet (lire ci-dessous). Mais un petit arrangemen­t avec des règles qu’il n’est pas bien difficile de contourner. Depuis le 3 novembre, chacun s’en accommode, marchands comme clients. À l’avantveill­e de fêtes perturbées autour d’une fin d’année en coupe réglée, les nécessités du commerce font loi.

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 ?? (Photo Frank Muller) ?? Malgré la rubalise, il n’est pas très difficile de passer en caisse avec des produits supposés non-essentiels.
(Photo Frank Muller) Malgré la rubalise, il n’est pas très difficile de passer en caisse avec des produits supposés non-essentiels.
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