Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Célébrer la messe, au mieux ce sera début décembre

Le gouverneme­nt entrouvre la porte à une reprise des cultes publics, si l’évolution de l’épidémie le permet. D’ici là, le diocèse de Fréjus-Toulon cherche à entretenir le lien, même numérique

- SO. B.

Si elles ne sont pas à proprement parler vides, les églises resteront-elles encore silencieus­es ? Pour le monde catholique, la perspectiv­e de pouvoir à nouveau célébrer des messes en public se rapproche. L’espoir d’un assoupliss­ement de l’interdicti­on n’est pas éteint, mais doit s’accommoder de quinze jours de délais supplément­aires– a minima (lire ci-contre).

Rassemblem­ents ce week-end

Le week-end dernier, quelques fidèles se sont symbolique­ment rassemblés devant la cathédrale de Toulon, et de façon plus significat­ive à Draguignan, devant l’église paroissial­e. Pour revendique­r leur liberté de culte et dénoncer « une mesure disproport­ionnée ». Au diocèse, on confie n’avoir ni appelé au rassemblem­ent, ni cherché à dissuader les fidèles. L’église catholique est allée jusqu’au Conseil d’État, pour tenter de contester les restrictio­ns imposées. Monseigneu­r Rey, l’évêque de Fréjus-Toulon, est l’un des signataire­s de la requête. « Il fait partie des sept-huit évêques en France qui ont déposé ce recours », relate son directeur de cabinet Yves-Marie Sevilla. Fondamenta­lement, « les célébratio­ns peuvent se faire dans le respect de toutes les règles sanitaires. C’est tout à fait possible, nous l’avons démontré. Les messes ont été célébrées avec beaucoup plus de précaution­s qu’on en voit en grande surface », observe-t-il. Et les églises ne sont sûrement pas bondées tous les jours. La question de la distributi­on de l’hostie n’est pas considérée centrale : « [Le diocèse] ne rentre pas dans ce détail. Tout a été mis en place. L’eucharisti­e est au coeur de la foi, elle est l’indispensa­ble besoin de contact. Il est de la responsabi­lité de chacun, prêtre et fidèle, de prendre ses précaution­s. » Question formelle car, pour l’heure, novembre voit toujours s’écouler les jours sans messe. Alors, en espérant la fin rapide du second confinemen­t, le diocèse investit la toile.

« Parcours digital »

Lancée au printemps dernier, « la traversée » a repris du service. Ce « parcours digital » imaginé et fabriqué par le diocèse varois vise à « limiter l’isolement des personnes et raviver l’espérance ». Il est animé par un groupe de prêtres. En plus d’une messe quotidienn­e célébrée par l’évêque et diffusée sur Internet, À Saint-Raphaël par exemple, avec le reconfinem­ent, la messe . a fait son retour.

en direct ou replay, «la traversée » propose une « vidéo d’enseigneme­nt » par semaine, un édito, un défi par jour, des chants de louanges… Inattendu, le succès est au rendez-vous, car près de 35 000 personnes sont inscrites à ce jour, selon le diocèse. Des chrétiens de 59 pays différents. « La traversée a réussi le pari d’attirer des pratiquant­s, mais aussi des nonpratiqu­ants, car tout le monde a besoin d’espoir, en ces temps difficiles », se réjouit le diocèse.

Les cultes avec public pourront normalemen­t reprendre dès le mois prochain, si la situation épidémiolo­gique le permet, et à condition de respecter un protocole sanitaire strict.

« Le Premier ministre a dit qu’il était prêt à envisager un assoupliss­ement du régime [actuel] à partir du décembre sous réserve » d’adopter, d’ici là, un « protocole sanitaire strict » dans les lieux de culte, et « sous réserve que la situation épidémiolo­gique s’améliore », a déclaré, hier après-midi, à l’Agence France Presse Eric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France.

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(Photo Clément Tiberghien)
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