Le chômage partiel de retour
La grande distribution, qui recourt au chômage partiel à cause du reconfinement, interroge et crée là aussi la polémique. Hier sur France Inter, le secrétaire général de la CDFT, Laurent Berger, a estimé que « cette démarche est légale, mais ils l’ont fait sans informer les représentants des salariés ». Selon lui, « on peut comprendre » les hypermarchés, qui ont « sans doute une grande perte de chiffre d’affaires » pour avoir dû fermer leurs rayons « non essentiels » dans le cadre des mesures sanitaires. Néanmoins, certains salariés ont été placés en chômage partiel « y compris sur les rayons essentiels » ,arelevé Laurent Berger.
Massif chômage partiel
Particulièrement visé, le groupe Carrefour, s’explique : « Suite aux décisions de fermeture administrative de certains rayons non alimentaires, l’activité partielle chez Carrefour concerne, par effet de halo, les salariés de ces surfaces fermées mais aussi celles des rayons alimentaires
et du siège car il y a une baisse de débits et de fréquentation en magasin » ,explique l’agence de communication du groupe. La mise en place des dispositions de chômage partiel est effective chez Carrefour depuis le 12 novembre. « 78 000 salariés intégrés sont concernés, soit 82 % des effectifs sur les 95 000 que compte l’enseigne en France, précise-t-elle. 85 % d’entre eux sont sur un régime d’activité partielle à 10 % (soit 90 % du temps travaillé) ; et plus précisément en hypermarchés, les salariés des rayons non essentiels fermés
sont concernés à hauteur de 50 % de leur temps de travail. En Market : à hauteur de 10 %, soit une journée d’activité partielle toutes les deux semaines. Les salariés des sièges et des fonctions support à hauteur de 40 %, soit deux jours par semaine. Il n’y a pas de chômage partiel pour la supply chain (chaîne d’approvisionnement, Ndlr), et les drive et la proxi. » Carrefour annonce qu’il « compensera les salaires (l’État finance à hauteur de 84 % et la différence reste est à charge de Carrefour) afin qu’aucun salarié ne subisse de baisse de pouvoir d’achat »