Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Jonathann Daval réaffirme avoir tué sa femme « seul »

Hier, devant les assises de Haute-Saône, l’ancien informatic­ien a maintenu être l’unique auteur du meurtre de son épouse, Alexia, dans la nuit du 27 au 28 octobre 2017

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Oui» : après avoir donné différente­s versions et monté des mensonges de toutes pièces durant l’enquête, Jonathann Daval a maintenu hier être l’unique auteur du meurtre en 2017 de sa femme Alexia, au premier jour de son procès devant les assises de Haute-Saône. Invité en fin de matinée par le président de la cour d’assises Matthieu Husson à dire s’il confirmait être «le seul impliqué dans la mort de (son) épouse », l’informatic­ien de 36 ans à la silhouette frêle, les yeux rougis et au bord des larmes, a sobrement répondu «oui».

« Je vous dois l’impartiali­té »

« Vous ne devez pas être jugé différemme­nt parce que cette affaire a connu un retentisse­ment particulie­r. Je vous dois l’impartiali­té » ,a lancé le président Husson à l’accusé dans une allusion à l’extrême médiatisat­ion de l’affaire. « Regardez la cour et les jurés, ce sont eux qui vous jugeront ». Jetant quelques regards à sa famille et aux proches d’Alexia, le trentenair­e, jugé pour « meurtre sur conjoint » et qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité, avait pénétré peu après 9 h dans le box des accusés, amaigri et vêtu d’une marinière. « C’est une affaire bien triste », a déclaré en début d’après-midi sa mère, Martine Henry, venue témoigner à la barre en chaise roulante et qui doit être réentendue jeudi. « Jonathann était un enfant toujours calme » qui « vivait dans sa bulle », s’est-elle souvenue. « Je ne suis pas là pour l’influencer », a ajouté Madame Henry, appelant son fils à « dire la vérité ». La première passe d’armes entre les avocats n’a guère tardé quand ceux de la partie civile, Mes Cathy Richard et Gilles-Jean Portejoie, ont évoqué une possible préméditat­ion et un hypothétiq­ue viol de la victime, deux points pourtant écartés par la juge d’instructio­n.

La maman d’Alexia souhaite s’adresser à l’accusé

« Aucune investigat­ion supplément­aire sur un viol ante ou post mortem » n’a été demandée par la partie civile durant l’instructio­n, a aussitôt répliqué l’un des conseils de l’accusé, Me Randall Schwerdorf­fer. De ce procès, les parents d’Alexia, Isabelle et JeanPierre Fouillot, qui ont longtemps considéré Jonathann comme leur fils, attendent « de nouvelles révélation­s ». La maman d’Alexia voudrait d’ailleurs s’adresser directemen­t à lui aujourd’hui. Le soir du meurtre, Jonathann dit avoir refusé un rapport sexuel à sa femme qui, en retour, se serait montrée violente, lui reprochant de «ne pas être un homme ». Alexia, « violente en paroles et en actes », « l’humiliait », a soutenu durant l’instructio­n l’accusé, qui dit l’avoir « étranglée » et « frappée pour qu’elle se taise », mais sans vouloir la tuer. À l’audience, l’un de ses conseils, Me Ornella Spatafora, a ainsi interrogé le directeur d’enquête, l’adjudant-chef Franck Paredes, sur les messages houleux échangés par les époux, Jonathann apparaissa­nt « plus aux petits soins » qu’une Alexia plus « directe » , lui reprochant l’impossibil­ité d’avoir des « relations abouties ». Cette image d’une Alexia dominatric­e révulse les parents de la victime : « Je ne veux pas que ce soit le procès d’Alexia » , a prévenu Isabelle Fouillot. Le verdict est attendu vendredi.

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(AFP) Durant les deux années d’instructio­n, Jonathann livrera plusieurs versions, se rétractant, puis accusant son beau-frère, avant de reconnaîtr­e de nouveau le meurtre.

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