FOOTBALL NATIONAL , ENTRETIEN AVEC L’ENTRAÎNEUR DE L’ÉTOILE FC FRÉJUS/ST-RAPHAËL
Quand il nous a annoncé l’arrivée de Jean-Guy Wallemme sur le banc de son club, le président de l’Étoile FC Fréjus/Saint-Raphaël nous a prévenus, l’ancien capitaine du RC Lens, est un « type qui pue le football ». Trois mois après la reprise de ce championnat de N, force est de constater qu’Alexandre Barbero ne s’était pas trompé. Non, seulement son entraîneur, capable à la surprise générale d’aller assister aux matches des équipes de jeunes le dimanche, « pue le football », mais en plus il a ramené un parfum de beau jeu au sein du club étoiliste. Un jeu porté vers l’avant avec une récupération haute et un pressing constant. Oui, Wallemme « pue le foot », oui, Barbero a eu le nez fin et oui, ça sent bon pour l’Étoile FC.
Vous nous disiez récemment que le confinement et l’arrêt du championnat de N étaient l’occasion, sinon d’une introspection, du moins d’un bilan. Avec ce moment de recul, quel regard portez-vous sur cette première partie de saison de l’Étoile ?
Elle me semble intéressante, même si j’ai toujours envie d’analyser les choses avec un bon équilibre et qu’il y aura forcément des choses à améliorer. Mais j’ai pu prendre connaissance de ce nouveau projet et j’ai pu constater l’adhésion du staff et des joueurs. Je ne suis d’ailleurs rétrospectivement pas mécontent que le président ait accepté que l’on fasse dix jours d’entraînement en juin par groupes de six à sept joueurs. Et même si la découverte s’est faite ensuite au fil du temps, ça nous a permis de faire connaissance avec les garçons. Audelà du jeu, ce qui m’intéressait c’était le mental et pour moi, ce sont des hommes avant d’être des footeux. Toutes ces choses m’ont permis de gagner un peu de temps et de construire un effectif équilibré.
Un effectif que vous avez façonné, puisque vous avez travaillé sur le recrutement. Vous donne-t-il satisfaction aujourd’hui ?
La satisfaction se fera sur toute une saison. Sans parler de Jérémy (Bekhechi, retourné à Sedan) qui est parti et à propos duquel je ne souhaite pas épiloguer, dans l’ensemble, je suis satisfait. Avec Charly (Paquillé), on a travaillé les priorités autour du bloc défensif, non pas pour subir, mais pour se rassurer en faisant comprendre que l’on peut jouer un cran plus haut sans pour autant se mettre en danger. Après, le ciment de tout ça, on le sait, ce sont les résultats.
Et ils sont bons, avec une défense plus solide que jamais. C’est votre passé de défenseur central que l’on retrouve à travers cette solidité ?
Pas forcément, parce que j’ai plus souvent eu la meilleure attaque avec les équipes que j’ai entraînées que la meilleure défense. Ça vient peutêtre du groupe Sud où, ça se joue parfois à la tchatche, à la pression. Et dans ce genre de contexte, on sait qu’il faut être solide et costaud.
Justement, comment se passe votre acclimatation dans cette région que vous découvrez ? Vous, l’homme du Nord…
La première fois que j’ai vu le président, je lui ai dit que je ne voulais pas avoir d’a priori sur lui et que je ne voulais pas qu’il en ait sur moi. Même si on le sait bien, c’est humain. Ensuite, je lui ai dit que je ne connaissais pas le football.
Vraiment, vous, Jean-Guy Wallemme, vous ne connaissez pas le football ?
Oui, parce qu’il y a quelque chose d’irrationnel dans le football. Le but de Pavard (en huitième de finale de Coupe du monde contre l’Argentine) est une incohérence tactique. Le coup de tête de Zidane (en finale de Coupe du monde ) change le destin de Domenech. Tout ça n’est pas rationnel. Alors après, bien sûr, il y a des choses sur lesquelles on peut s’appuyer. C’est le projet de jeu et l’organisation. Mais un même projet et une même organisation peuvent fonctionner à un endroit. Et pas à un autre.
Vous ne connaissez pas le football, mais le président dit que vous « puez le foot ». On sait que vous êtes très impliqué dans la vie du club avec une présence régulière auprès des équipes de jeunes…
Au-delà de ma passion pour le football, cette implication participe à mon intégration dans un projet. Même si je veux évidemment retrouver le monde professionnel, j’espère me stabiliser et ne pas seulement être de passage. Parce que j’estime que la stabilité amène les résultats. Prenez Wenger à Arsenal par exemple... Après, j’attends le jour où un président décidera de remplacer vingt joueurs et non pas l’entraîneur quand les résultats ne seront pas bons.
Pour le moment, ils sont bons avec l’Étoile. Mais où se situe votre marge de progression ?
Sur un équilibre entre la volonté d’avoir un bloc compact, de participer aux tâches défensives, et celle de se porter vers l’avant. Mais cette période-là nous permet de travailler là-dessus, de voir des joueurs blessés, comme Ouchmid et Niang revenir. Pour avoir des armes offensives supplémentaires.
Vos joueurs peuvent aujourd’hui s’entraîner ?
Oui, on a été autorisé à s’entraîner. Dans un premier temps, on nous a dit que non, mais on a fait valoir que nos joueurs avaient des contrats de travail et surtout que les réserves des clubs professionnels (OM, Nice et Monaco) s’entraînaient. Donc, notre demande d’équité a dû les faire réfléchir et aujourd’hui, on s’entraîne. Même si la compétition nous manque.
Quand pensez-vous pouvoir la reprendre ?
On va justement essayer de planifier quelque chose cette semaine avec en tête une reprise en janvier. Parce que décembre, je n’y crois pas.
LES HUIT MATCHES DE L’ÉTOILE FC
OL II - Étoile FC :1-1 Toulon - Étoile FC :0-1 Étoile FC - OM II : 3-0 Saint-Priest - Étoile FC :0-0 Étoile FC - Marignane : 2-0 Rumilly - Étoile FC :1-0 Étoile FC - Louhans Cuiseaux : 2-0 Aubagne - Étoile FC :0-0
NATIONAL Groupe C
Classement:
Pts J
G
N
P
D
Le but de Pavard est une incohérence tactique ”