Yan Tual ce Français qui brille dans des séries étrangères
Yan Tual joue actuellement dans une série britannique en tournage à Monaco, et il est à l’affiche d’une série espagnole où il joue un mafieux russe. Rencontre avec un comédien sans frontière.
Il arrive, bondissant, survolté, encore dans son personnage. Quand on retrouve Yan Tual, dans un salon de l’Hôtel Metropole de Monaco, il vient de finir une scène et s’apprête à en tourner une autre, pour une série britannique qui sera diffusée au printemps prochain sur la BBC, intitulée
The Syndicate.
Ce solide gaillard, au visage affûté et au regard perçant, vous avez déjà pu le voir dans Outlander (Netflix), mais aussi dans deux productions tournées dans notre région :
Section de recherche (TF1) et Riviera (Altice Studio).
Mauvais garçon
Dans la quatrième saison de The Syndicate, Yan Tual incarne cette fois un personnage trouble, Pierre Moreau, qui intervient à plusieurs moments de l’histoire de quatre jeunes britanniques qui perdent leur emploi dans un chenil et qui jouent au loto.
Ce côté mystérieux, sombre, ce n’est pas vraiment une nouveauté dans sa carrière : «Je suis habitué aux rôles de mauvais garçons. Je ne dis pas que celui-ci en est un, mais c’est vrai qu’il en a l’apparence. » Et ce n’est pas forcément pour lui déplaire : « Il y a le costume, la panoplie, avec le blouson en cuir et les lunettes... Et puis c’est stimulant dans la mesure où c’est plus proche du fantasme du méchant que l’on a quand on joue dans nos chambres au gendarme et aux voleurs. » Si son visage ne vous est pas forcément familier, c’est sans doute parce que sa carrière à lui se déroule essentiellement... à l’étranger. « Il paraît que quelqu’un a dit qu’il suffisait de traverser la rue pour trouver du travail. Moi j’ai dû traverser la Manche. » Un pas que beaucoup de jeunes comédiens ont de la difficulté à franchir, mais qui n’a pas été si compliqué pour lui : « Ça dépend du chemin de chacun. Moi j’ai d’abord un amour pour les langues, les cultures et les voyages. Et je n’ai pas été amené à travailler tout de suite en France. J’ai donc été obligé de m’exporter. »
Ses rôles, il les joue essentiellement dans des séries. « Pour moi, il n’y a pas vraiment de différence, à part peut-être la portée artistique que peut avoir un projet cinématographique et le rythme de tournage. Ça prend plus de temps. Ce qui compte c’est l’histoire. Peu importe le médium. Et puis, on vit l’âge d’or de la série. Il y a énormément de productions, même les meilleurs auteurs se sont mis à écrire des séries. C’est une chance incroyable pour les acteurs. »
À la conquête de l’Espagne
Une chance qui existe partout. Et en bon job-trotter, Yan Tual, après avoir franchi la Manche, a traversé les Pyrénées. En Espagne, il a joué dans plusieurs séries. La dernière en date, qui est sortie le 6 novembre, lui a offert l’opportunité de mettre en application son amour des langues. Car Nasdrovia raconte l’histoire d’un couple d’avocat en pleine crise de la quarantaine qui plaque tout pour devenirs associés d’un restaurant russe, qui s’avère finalement très proche de la mafia. Et pour son rôle de membre actif du syndicat du crime d’Europe de l’Est, il lui a fallu développer ses compétences : « J’ai dû étudier, car cette fois, je joue en russe. »
Il semble que cet ovni télévisuel a séduit la critique. El Diario dit qu’il est « un bon produit pour les téléspectateurs avides de séries comiques et qui s’abreuvent aux films des frères Coen ou de Tarantino ». Peut-être Nasdrovia aura-t-elle le même destin qu’un autre ovni espagnol, La Casa de Papel, qui a, grâce à Netflix, conquis le monde entier.
‘‘ J’ai un amour des langues, des cultures, des voyages...”
‘‘ J’ai dû étudier, car cette fois, je joue en russe”