Monaco : c’est fou !
Au terme d’un match incroyable et d’une remontada mémorable, l’ASM a fait chuter le Paris Saint-Germain et pris provisoirement la deuxième place du championnat de France
C’est un match que l’AS Monaco aurait dû perdre à la mi-temps, mais qu’elle a finalement renversé magnifiquement au terme d’un scénario de dingue et d’une seconde période admirable. En battant le Paris SaintGermain, elle a signé une victoire de prestige, qui en dit beaucoup sur la personnalité de ce groupe et le talent de son entraîneur, dont les ajustements à la pause ont changé la face de cette rencontre. Cela peut aussi laisser penser qu’il n’avait pas effectué que des choix judicieux dans son onze de départ. Privé de Sidibé, Ben Yedder et Aguilar, Niko Kovac a fait confiance à BalloTouré et Geubbels. Il n’aurait, peut-être, pas dû, mais à l’arrivée, il ne regrettera rien et surtout pas d’avoir lancé Caio Henrique et Fabregas à la mitemps. C’est ce qui s’appelle avoir du flair ou tout simplement être un bon entraîneur.
Henrique et Fabregas changent tout
Prêté par l’Atlético Madrid, le latéral brésilien sortait de deux matchs avec sa sélection, d’où son statut de remplaçant au coup d’envoi. Intenable sur le côté gauche, Henrique a fait la misère à Dagba et verrouillé son couloir, quand Fabregas, lui, a été merveilleux dans sa capacité à jouer entre les lignes. A 33 ans, l’Espagnol court moins vite que tout le monde, mais il voit toujours plus vite que les autres. Avec une passe décisive pour Volland, énorme également, et le but de la victoire sur penalty, Fabregas a effectué une deuxième période de classe internationale. Dans le sillage de deux entrants, Gelson a pilonné Kurzawa, Diop a retrouvé de la justesse, tandis que le duo Fofana-Tchouaméni a refait la loi. Derrière, Matsima, 18 ans, a joué comme un vieux briscard et Mannone a enfin effectué des arrêts. Tout l’inverse de la première période qui avait vu l’AS Monaco perdre les pédales après l’ouverture du score parisienne.
Paris, si suffisant
Cela ne s’était pourtant pas trop mal passé pendant vingt minutes, mais il avait suffi d’une perte de balle de Fofana, au milieu de terrain, pour que Di Maria invite Mbappé à déposer Disasi et ajuster Mannone. Avant cet enchaînement supersonique de l’attaquant parisien, les Monégasques avaient eu, certes, très peu de fois l’occasion de perturber Navas, mais la maîtrise pour eux. A partir de là, les jeunes joueurs de Kovac ont perdu le fil et Fofana, pourtant si intéressant dans l’orientation du jeu, a une fois encore craqué en découpant Rafael dans la surface. Mbappé n’a évidemment pas gâché. Le PSG se pensait, alors, à l’abri face à une équipe monégasque en perdition, sauvée deux fois par le Var, dont une fois (sur le but de Kean) sans que l’on ne comprenne vraiment pourquoi. Peu importe, à la pause, Monaco était encore en vie et Kovac avait une idée bien précise de ce qu’il fallait modifier pour mener cette « remontada » improbable. Une deuxième période comme dans un rêve plus tard, le Croate n’avait plus qu’à hurler sa joie et enlacer ses adjoints. Il venait de réaliser un tour de force et de marquer les esprits. Après onze journées, l’AS Monaco est deuxième de Ligue 1. Il y a comme un parfum de reconquête sur le Rocher.