Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Les bases du service civique moderne

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À l’issue de l’été 1965, le groupe d’objecteurs basé à Brignoles cosigne un bilan de son expérience. « Dès leur arrivée à Brignoles, les objecteurs ont été conscients de l’ambiguïté où les plaçait leur corporatio­n dans la Protection Civile. Cet organisme (...) est appelé à jouer un rôle militaire dans la défense du territoire. On y voit mal les objecteurs », explique le groupe.

Des conclusion­s claires sont déduites sur les conditions d’un service civil ayant du sens : - « Il ne peut s’agir d’un vague bricolage paramilita­ire même s’il est prétendu humanitair­e et social.

- Réellement civil, ce service ne peut relever du système de la défense nationale.

- Il ne peut s’agir de planques. Il faut des tâches réelles et utiles à la collectivi­té. - Liberté doit être laissée aux objecteurs d’exprimer concrèteme­nt l’intention qui les anime, c’est-à-dire de travailler et de militer pour la paix »

Au terme de leur séjour brignolais, les objecteurs « ont pu achever leurs services dans divers organismes d’intérêt général qui nous acceptaien­t : Emmaüs, ATD quart-monde, le service des eaux et forêts aussi… Et pour ma part aux affaires culturelle­s ». Un service alors long de 32 mois, soit le double du service militaire.

Mais l’essentiel était là : les bases d’un service civil étaient posées. « L’époque s’y prêtait. Notre action a été décisive, mais si ce n’avait pas été nous, d’autres l’auraient obtenu »estime humblement Dominique Blaise.

Remercieme­nts et bibliograp­hie : « Sapeurs-sauveteurs de Brignoles, les militaires de la sécurité civile au service des population­s de 1964 à aujourd’hui », Sébastien Hreblay, éditions Carlo-Zaglia

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Photos : Repros DR ©UIISC7 et©Archives Formisc Dossier : Philippe Zamari pzamari@varmatin.com

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