Var-Matin (La Seyne / Sanary)

De vrais hommes du feu

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« Nous n’avions que très peu de matériels : quatre « Jeeptonne », c’est-à-dire des Jeep chargées d’un réservoir d’un mètre cube d’eau. Nous avions aussi deux 4x4 et des motos dont nous n’avions pas l’utilité… »

Aussi étonnant que cela puisse paraître ,«onne nous envoyait pas au feu quand il y avait des incendies… Mais puisque nous faisions ce que nous voulions, nous y allions tout de même, de notre initiative ! »

Dominique se souvient que « nous avions plutôt bonne réputation sur les feux, les pompiers nous appréciaie­nt. Nous étions jeunes, très volontaire­s et très motivés pour combattre les incendies : nous étions pacifistes mais le feu, lui, constitue une guerre légitime, et même exaltante ! »

En l’occurrence, l’été 1965 figure en bonne place au triste palmarès des saisons exceptionn­ellement incendiair­es du Var. «Jemesouvie­ns particuliè­rement de l’incendie du massif des Maures (1). Il est parti de nuit. Avec les collègues, on a entendu à la radio que les moyens sur place étaient débordés. Puisque personne

LES PRÉMICES DU CAMP COUDERC

Si les objecteurs de conscience ne s’y sont finalement pas attardés, la protection civile a mûri son idée de création d’une unité – d’élite cette fois – dédiée au sauvetage, à la protection, et à la lutte contre l’incendie. A l’endroit précis du camp de tentes des objecteurs naîtra l’USC7 quelques années plus tard, aujourd’hui devenue UIISC7. « Ils avaient déjà ce projet en tête quand nous y étions en 1964-1965 », se souvient Dominique Blaise. « J’avais d’ailleurs contribué à des dessins d’architecte pour des plans de ce qui allait devenir plus tard la base de la sécurité civile. »

Le camp des Gaëtans verra bien le jour ici même et accueiller­a, après des militaires du contingent et des détachents « feu de forêt » de sapeurspom­piers de Paris, la base de l’UIISC7 (initialeme­nt UIPC7 pour unité militaire d’instructio­n de la protection civile n°7).

En août 1985, la base sera baptisée « Camp Couderc » en hommage au colonel Claude Couderc, mort le 22 avril de cette même année avec quatre autres occupants dans le crash du DC 6 « Pélican 63 » dans l’Aude. Il était l’un des neuf premiers cadres de l’unité installée aux Gaétans, en 1964, avec alors le grade de lieutenant. ne faisait appel à nous, nous sommes allés réveiller notre officier pour lui dire que nous nous rendions sur place pour lutter contre ce sinistre gigantesqu­e. Nous étions des soldats du feu très zélés, nous nous donnions à fond ».

1. Plus de 20000 hectares brûlés après un incendie qui a débuté le 1er août 1965.

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Deux des tout premiers véhicules – un camion-citerne et un utilitaire – à équiper le camp des Gaétans.
 ??  ?? Les premiers coups de pioches du camp des Gaëtans, qui deviendra le camp Couderc, ont été donnés par les objecteurs de conscience.
Les premiers coups de pioches du camp des Gaëtans, qui deviendra le camp Couderc, ont été donnés par les objecteurs de conscience.
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