« C’est notre choix ! » Une manif pour défendre l’école à la maison
« Chacun sa route, chacun son chemin ! » Patrick Timsit et Thierry Lhermitte ont beau être en plein tournage dans l’aire toulonnaise, le message qui s’affichait hier après-midi sur la pancarte d’un manifestant ne rendait pas hommage à leur film culte Un Indien dans la ville.
Car au-delà des rires d’enfants et des dessins à la craie sur les pavés du port, les propos étaient graves pour la cinquantaine de parents présents. « Un projet de loi vise à interdire l’instruction à domicile. C’est une atteinte à notre liberté », fulmine Aurélia, venue de La Seyne. Cette intermittente du spectacle a fait le choix d’instruire ses deux enfants aujourd’hui âgés de 10 et 13 ans sans passer par la case école.
Une possibilité aujourd’hui ouverte aux parents qui le souhaitent, à la fois encadrée et contrôlée par l’Éducation nationale.
À l’échelle de la France, 50 000 enfants feraient l’école à la maison, selon le ministère, pointant quelques cas de familles radicalisées, ce qui pousse le gouvernement à vouloir tirer un trait sur cette possibilité. « Des cas marginaux, il ne faut pas généraliser », estiment les parents présents hier à Toulon qui voient dans cette interdiction envisagée une atteinte à leur choix de vie. Ils défendent ce système qu’ils jugent plus adaptés à la croissance de leur progéniture. « On suit leur rythme, on est davantage à leur écoute. D’ailleurs, mes enfants de 10 et 15 ans, qui ont décidé d’aller à l’école à la rentrée de septembre pour la première fois, ont d’excellents résultats », assure Fred, venu de La Ciotat. Lui qui est coordinateur au niveau des Bouches-du-Rhône note que l’instruction à domicile intéresse de plus en plus de familles, « en particulier depuis cette rentrée avec l’obligation du port du masque dès 6 ans ».