Soupçons d’instrumentalisation d’un syndicat lycéen pro-Blanquer
Un syndicat lycéen qui aurait été téléguidé par le ministère de l’Education pour soutenir les réformes du gouvernement : les nouvelles accusations portées contre « Avenir lycéen », déjà soupçonné d’avoir dilapidé des subventions publiques, ont provoqué un tollé qui pourrait éclabousser JeanMichel Blanquer.
À l’unisson, les principales organisations lycéennes rejointes par le syndicat enseignant Snes-FSU ont crié au scandale hier et sommé le ministre de faire la lumière sur un « coupable mélange des genres » et une possible
« instrumentalisation » d’un mouvement de jeunesse à des fins politiques. « Avenir lycéen » a, lui, rejeté en bloc ces accusations.
La première mèche avait été allumée début novembre par Mediapart qui avait révélé qu’« Avenir lycéen », jeune syndicat qui s’est distingué en défendant les réformes dans l’Education, avait bénéficié en 2019 de 65 000 euros d’argent public qui avaient été engloutis dans des frais de bouche ou dans des hôtels de luxe. Selon le site, le ministère était informé de ces dérapages depuis juillet. Dans une longue enquête publiée hier, Libération a étoffé le dossier en assurant que ce syndicat, créé fin 2018, avait « germé Rue de Grenelle, dans l’entourage proche de Jean-Michel Blanquer, pour servir la communication du ministre, et surtout rompre tout dialogue avec les syndicats lycéens » opposés à ses réformes, notamment celle du bac qui avait donné lieu à des mobilisations en 2018.