Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Petit côté

- De notre envoyé spécial à Bayonne Fabrice MICHELIER

Avant match, Patrice Collazo avait mis l’accent sur la discipline, surtout face à une équipe qui possède dans ses rangs un artilleur de la qualité de Gaëtan Germain. Malheureus­ement, ses joueurs n’ont pas reçu le message. « Quand tu n’as pas envie de plaquer, forcément tu fais des plaquages hauts et tu t’exposes. On prend trois cartons jaunes contre une équipe comme Bayonne avec un vrai état d’esprit, nous on se fragilise », pestait le manager toulonnais après la défaite concédée hier (35-29).

C’est simple, en première période, le RCT a été sanctionné à huit reprises, dont trois fautes contre un Brian Alainu’uese à côté de ses pompes.

Trop. Beaucoup trop pour espérer rivaliser en Top 14. Le buteur bayonnais en a profité pour châtier les Varois, avec cinq pénalités entre les poteaux. Et comme avec lui une faute à cinquante mètres équivaut à un penalty…

Deux cartons rédhibitoi­res

En plus de cela, Toulon a reçu de deux cartons jaunes lors du premier acte. À la 24e, Nonu a été pris par la patrouille pour un plaquage à retardemen­t. Sanction immédiate.

BAYONNE - TOULON : 35-29

A Bayonne (stade Jean-Dauger), Bayonne bat Toulon 35 à 29 (29-10 à la mi-temps). Match à huis clos. Pelouse : très bon état. Temps : beau. Arbitre : Pierre-Baptiste Nuchy.

Les points. Bayonne : 2 essais Luc (19), F. Taofifenua (31), 2 transforma­tions Germain (19, 31), 7 pénalités Germain (12, 15, 29, 38, 40+2, 54, 69).

Toulon : 4 essais Cordin (34), Etzebeth (49), Serin (65), de pénalité (70), 2 transforma­tions - Serin (34, 49), 1 pénalité Serin (6). Exclusions temporaire­s. Bayonne: Ruru (70), Cormenier (72) Toulon: Nonu (14), Paia’aua (40+1), Tolofua (79).

BAYONNE : Germain - Ravouvou, Muscarditz, Lestrade, Luc (o) Lafage, (m) G. Rouet (Ruru 59) - F. Taofifenua, Luamanu (Boniface 75), Duputs (Gorin 8) - Ducat, Galarza - Nixon (De Clercq 59), van Jaarsveld (Delonca 59), Boniface (Cormenier 57). Entr. : Bru. TOULON : Cordin - Dridi, Paia’aua, Nonu, Ikpefan (Dachary 67) (o) Toeava (Takulua 67), (m) Serin - Dakuwaqa (R. Lakafia 41), Parisse, S. Rebbadj (Etzebeth 75) - Alainu’uese (Ory 41), Etzebeth (Jolmes 71) - Setiano (Boyadjis 73), Etrillard (C. Tolofua 59), S. Taofifenua. Entr. : Collazo.

Evolution du score : 0-3, 3-3, 6-3, 13-3, 16-3, 23-3, 23-10, 26-10, 2910, 29-17, 32-17, 32-24, 35-24, 35-29.

Durant ces dix minutes-là à quatorze, le RCT a encaissé dix points. Dont un essai de plus de soixante mètres inscrit par Luc, à la suite d’un ballon perdu dans le camp basque, avec une course en mode Speedy Gonzales de l’ailier de l’Aviron. Le deuxième essai est venu, lui, d’un maul enfoncé des Bayonnais (lire en page suivante), là encore les Toulonnais se sont mis à la faute, mais l’arbitre n’a pas eu besoin de siffler puisque Taofifenua est allé derrière la ligne.

La suite, c’est encore des fautes et Germain qui se régale. Puis, le deuxième carton, pour Duncan Paia’aua cette fois (40e), pour un plaquage

dangereux. Dépassé par la fougue bayonnaise, le RCT a donné le bâton pour se faire battre. Avant match, le staff bayonnais jouait la carte de la modestie, affirmant ne jamais voir le RCT en danger. Peut-être, mais hier soir les Toulonnais s’y sont mis tout seul. « Pour mal partir, il faut déjà partir… Après cinq minutes, il y a eu extinction des feux », poursuivai­t Collazo. Revenus revigorés des vestiaires, « le strict minimum » pour le manager, les Rouge et Noir ont répondu, en infériorit­é numérique, par un essai d’Eben Etzebeth (49e) après un long temps fort dans les cinq mètres adverses. La révolte ? Non, car les Varois sont retombés dans leurs travers. Après l’essai, le renvoi est mal maîtrisé, Bayonne récupère le ballon.

La suite, vous la connaissez. Pénalité, Germain et trois points pour Bayonne. Au caractère, les hommes de Collazo sont repartis de l’avant, mais encore une fois, ils se sont fait prendre pour une énimère faute, cette fois à cinq mètres de la ligne adverse.

Quand ça ne veut pas…

Même quand les Toulonnais ont fait les choses dans l’ordre, ils n’ont pas été récompensé­s par une décision arbitrale. Sur un maul bien amené, Rebbadj a franchi la ligne (61e). Pas suffisant pour M. Nuchy qui, en dépit de plusieurs ralentis, n’a pas validé l’essai.

Dans le sillage de Serin (auteur d’un essai et à l’origine de celui de pénalité) le RCT a essayé. Mais l’histoire de ce match était écrite. Sur un ballon haut, Parisse et Serin ne se parlent pas. Onzième pénalité sifflée. Noël avant l’heure pour Germain (68e). On ne va pas remuer le couteau dans la plaie, et on vous épargnera le geste tout aussi stupide qu’inutile de Tolofua dans la dernière minute sur un ruck, avec un troisième carton jaune. Le mal était fait de toute façon.

S. Taofifenua titulaire de dernière minute

Initialeme­nt remplaçant, le pilier Sébastien Taofifenua a été titularisé à la dernière minute en remplaceme­nt de Florian Fresia, touché à l’arcade à l’échauffeme­nt. Si le staff toulonnais a tenté de faire revenir Fresia sur le banc, c’est bien Jérémy Boyadjis qui a finalement été inscrit sur la feuille de match. Et qui a connu ses premières minutes en Top 14.

 ??  ?? De nombreuses fautes d’indiscipli­ne et d’imprécisio­ns de part et d’autre, mais un scénario et un suspense haletants en fin de match.
De nombreuses fautes d’indiscipli­ne et d’imprécisio­ns de part et d’autre, mais un scénario et un suspense haletants en fin de match.
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