Six ans après la France s’impose en Écosse
Les Bleus ont exorcisé les démons de Murrayfield, où ils n’avaient plus gagné depuis six ans. Leur victoire face aux Écossais leur entrouvre les portes de la finale de cette compétition
Le XV a pris une revanche : huit mois après leur défaite dans le Tournoi des six nations, les Bleus sont allés battre l’Écosse (22-15) hier à Édimbourg, pour la première fois en six ans. Et ce, après quatre défaites de rang sur les terres du XV du Chardon.
Pour percer le coffre-fort écossais, réputé pour sa défense incessante, la solution est venue du centre du Racing 92, Vakatawa, auteur du seul essai dans la fraîcheur humide du stade de Murrayfield.
L’arrière toulousain Thomas Ramos, titularisé en remplacement d’Anthony Bouthier, blessé, a fait le job au pied (14 points) pour apporter sa pierre à un édifice que le XV de France a patiemment construit.
L’éclaircie Vakatawa
Les Bleus joueront un dernier match de poule samedi, contre l’Italie au Stade de France avec pour enjeu la première place afin d’accéder à la finale… très probablement face à l’Angleterre à Twickenham. Mais ce sera avec une équipe renouvelée. Le groupe France habituel a atteint la limite des trois feuilles de match acceptée par les clubs. Avec cette victoire, les Bleus sont pour l’instant premiers, mais l’annulation du match entre les Fidji et l’Écosse le week-end prochain devrait permettre au XV du Chardon de monter à 10 points, soit virtuellement un d’avance sur la France avant le duel contre l’Italie.
Depuis le début de l’automne, Ollivon et ses partenaires ont donc réalisé un sans-faute, avec trois succès sur le terrain, contre le pays de Galles en préparation (38-21), l’Irlande (35-27) lors du Tournoi des six nations et donc l’Écosse où ils étaient tombés de leur piédestal l’hiver dernier. Hier, l’équipe de France évoluait sans l’ouvreur Romain Ntamack, blessé, et avec un XV de départ renouvelé à plus de 50 % (huit changements) par rapport à son dernier match, contre l’Irlande. Le sélectionneur Fabien Galthié avait voulu récompenser les habituels remplaçants avant de se séparer de son équipe-type. Mais c’est un titulaire indiscutable, Vakatawa, qui a offert une éclaircie en inscrivant le seul essai de la partie, après une première période serrée (12-12) marquée par la réussite de Ramos devant les perches et un joli drop plein axe de Matthieu Jalibert, qui remplaçait Ntamack.
Hogg rate une pénaltouche
À la suite d’une bonne combinaison en sortie de mêlée, Vakatawa a résisté à la défense du capitaine écossais Stuart Hogg. Il avait échoué à quelques centimètres de la zone d’en-but en toute fin de première période. Les rentrées de la première ligne habituelle composée de Baille, Marchand et Haouas après 50 minutes de jeu ont permis aux habituels « finisseurs » Jean-Baptiste Gros, Camille Chat et Demba Bamba de souffler après un âpre combat avec le pack écossais. Mais les Bleus ont souffert jusqu’au bout. Ils ont toutefois tenu bon pour anéantir les effets d’une touche adverse, à 5 mètres de l’en-but, à cinq minutes de la fin. Ramos a eu l’occasion de mettre les siens hors de portée mais a concédé son premier échec devant les poteaux, à 54 mètres néanmoins. Dans les derniers instants, Hogg a raté une pénaltouche qui aurait pu octroyer une occasion à son équipe d’inscrire un essai et de revenir à égalité. Ouf ! Privée de grand chelem, la France a rendu la pareille à l’Écosse en l’empêchant de signer une sixième victoire d’affilée et d’égaler son record personnel établi la dernière fois en 1990.