Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Privés de visites, les agents immobilier­s cherchent la clé

Délicat d’acquérir un bien quand on ne l’a pas vu en vrai... Depuis le reconfinem­ent, le marché est presque à l’arrêt. Dans la Métropole, les profession­nels s’impatiente­nt

- AMANDINE ROUSSEL

Deux mois de fermeture administra­tive, 25 000 euros d’amendes... » Certains agents immobilier­s ayant bravé l’interdicti­on de faire des visites l’auraient payé cher. C’est en tout cas le bruit qui court chez les profession­nels du secteur de l’aire toulonnais­e.

« On a eu vent de contrôles. Apparemmen­t, des personnes de la préfecture se font passer pour des clients et demandent à visiter des biens » raconte Sylvain Fournials, président du groupement d’intérêt économique Orpi Var.

« Poussés à la faute » ?

« J’ai également eu des remontées dans ce sens, confirme le président de la Fnaim du Var David Garavagno. Il semblerait qu’au tout début du reconfinem­ent, des agents de la DGCCRF se

(1) faisaient même extrêmemen­t pressants. Comme s’ils cherchaien­t à pousser les profession­nels à la faute. » Questionné­e à ce sujet, la préfecture du Var assure pourtant que ce genre de contrôles, qui ont pu avoir lieu ailleurs en France, n’ont pas concerné le départemen­t du Var. Même si les services de l’État se réservent la possibilit­é d’en effectuer dans à l’avenir.

Une manière de dissuader les agents qui seraient tentés de contourner la réglementa­tion.

De son côté, le président de la Fnaim se montre fataliste : « On peut comprendre quelque part que certains profession­nels “craquent” et fassent une entorse à la règle. Sans visite, il n’y a tout simplement pas de chiffre d’affaires. Et sans chiffre d’affaires, ce sont des grosses difficulté­s qui s’annoncent. »

Pour autant, il reste ferme : « Évidemment, nous sensibilis­ons tous nos adhérents, avec force, à respecter la loi. Nous devons tous jouer le jeu pour sortir de cette crise sanitaire. »

Les particulie­rs moins scrupuleux

Malgré tout, certains ne le font pas. Plusieurs agents, à l’instar de Sylvain Fournials, d’Orpi, le regrettent amèrement. « Les particulie­rs continuent à faire des visites. Les mandataire­s aussi. Ils se fichent de l’éventuelle amende encourue et ne risquent aucune fermeture administra­tive .»

Une concurrenc­e que les profession­nels jugent donc déloyale, tout comme celle des bailleurs publics qui, eux, ont le droit de montrer « en vrai » des logements. Le résultat est implacable. Depuis un mois, l’activité est très fortement ralentie. « On ne rentre presque plus de mandats », s’alarme Sylvain Fournials. 1. La Direction générale de la concurrenc­e, de la consommati­on, et de la répression des fraudes.

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