Thea Deschamps ( ans), la crème des pâtissières
La jeune pâtissière cogolinoise semble promise à une très belle carrière. Elle exerce ses talents dans un très célèbre palace parisien et vise plus tard le titre de Meilleur ouvrier de France
Elle a seulement 20 ans, mais la carrière professionnelle de Thea Deschamps a déjà des allures de conte de fées. Cogolinoise pure souche, la jeune femme est depuis le mois d’octobre 2019 auréolée du très prestigieux titre de Meilleur apprenti de France (MAF) dans la catégorie desserts de restaurant.
Un titre qui lui a offert la possibilité de postuler pour intégrer la brigade du palace 5 étoiles le Plaza Athénée, situé sur la très prestigieuse avenue Montaigne à Paris (8earrondissement). L’hôtel de luxe propose cinq restaurants, chacun supervisé par Alain Ducasse. Thea a été retenue en novembre de l’année dernière après plusieurs entretiens, en tant que commis pâtissière : « C’était l’un de mes rêves de travailler pour ce grand établissement, le fait d’avoir décroché le MAF m’a bien sûr ouvert des portes dorées », souligne-t-elle. Et pourtant, la pâtisserie ne faisait pas au départ partie de son plan de carrière. «Je voulais faire médecine même si très jeune je regardais déjà des émissions comme Top Chef ou bien Qui sera le prochain grand pâtissier », s’amuse la Cogolinoise qui va en fin de compte bifurquer, après la classe de 3e, vers l’École hôtelière et de tourisme Paul Augier où elle obtiendra son bac professionnel. Elle décide même de prolonger d’une année son cycle d’études pour une mention complémentaire « dessert de restaurant »... Elle a ensuite tracé son chemin comme un chef !
L’excellence mais aussi l’exigence
C’est accompagnée du chef Philippe Blin qui enseigne dans son école que Thea a préparé le concours du MAF.
« C’est lui qui m’a tout appris depuis le départ. Il a toujours été là pour moi et c’est grâce à lui que j’en suis arrivée là. Il m’a emmenée à Nantes pour le concours avec un camion rempli de matériel. Je lui dois une fière chandelle et je tiens une nouvelle fois à le remercier. » Son parcours lui permet aujourd’hui de côtoyer l’excellence en tant que commis au Plaza Athénée, sous les ordres des chefs pâtissiers réputés que sont Angelo Musa (Meilleur ouvrier de France en 2007) et Alexandre Dufeu. L’excellence mais aussi une exigence quasi militaire, qui plus est dans un monde qui est particulièrement macho, Thea s’y était préparée. « Mais c’est parfois difficile, très difficile même. Il faut avoir du caractère et cela tombe bien car j’en ai et puis il ne faut surtout jamais baisser les bras », poursuit la jeune prodige.
Thea aurait parfois aimé griller les étapes pour prendre plus de grade mais ses ardeurs ont été très vite freinées : « Les chefs m’ont bien fait comprendre qu’il ne fallait pas aller trop vite en besogne ! Je suis encore jeune et commis est un passage obligé pour grimper plus haut ces prochaines années », précise la pâtissière qui fait ses armes en touchant un peu à tout : chariots de dessert, pâtisseries pour la boutique, desserts pour le restaurant.
Confinement en famille
« J’ai même eu le privilège de pouvoir créer mon propre dessert pour la soirée Jazz du Plaza Athénée, il est à base de pamplemousse, d’hibiscus et de timur. Il a été validé par mes chefs et ce fut pour moi une immense fierté » , se rappelle Thea avec les yeux qui pétillent.
La jeune pâtissière est venue se confiner chez elle à Cogolin. « J’aime venir me ressourcer auprès de mes parents. La famille, c’est très importante pour moi. Venir ici dans le sud me permet de me vider l’esprit et de me régénérer. J’espère un jour pouvoir y ouvrir ma boutique » conclut Thea Deschamps.