Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Le mal des transports

À Bayonne, le RCT a une nouvelle fois donné l’impression de ne pas être descendu du bus, affichant un encéphalog­ramme plat en première mi-temps. Un air de déjà-vu...

- FABRICE MICHELIER

Il faut voyager pour apprendre », s’amusait à répéter l’écrivain américain Mark Twain. Le père de Tom Sawyer n’a pas connu le RCT, mais sa phrase colle parfaiteme­nt au groupe Rouge et Noir. Et pour le coup, l’apprentiss­age loin de la maison semble loin d’être terminé. En quatre déplacemen­ts cette saison, Toulon n’a fait qu’un match correct. C’était à Agen la semaine passée. Loin de nous l’idée de minimiser la performanc­e varoise au pays des pruneaux, mais le SUA de cette année ne peut servir de référence. À La Rochelle en ouverture de championna­t, rien n’avait tourné rond. Pour le coup, Patrice Collazo avait endossé la défaite (29-15), confiant avoir certaineme­nt « manqué quelque chose dans la semaine ». Des excuses recevables, d’autant plus après six mois sans jouer et un scénario catastroph­e, avec notamment des blessures handicapan­tes.

Des maux récurrents

Quelques semaines plus tard, c’est du côté de Toulouse que le RCT est tombé (39-19). Rien d’infamant sur le papier, mais dans le contenu et les fameux « ingrédient­s », mis par les joueurs on fut loin du compte. Notamment lors d’une première période catastroph­ique… Ça ne vous rappelle rien ? Le salut était venu de la fougue des minots entrés en jeu lors du second acte. Un sursaut malgré tout insuffisan­t.

Cette fois-là, Patrice Collazo n’avait pas trouvé d’excuse à ses protégés. « J’avais espéré une meilleure attitude. La première période me reste en travers de la gorge. Il faut faire prendre conscience aux joueurs que le spectacle proposé était lamentable. Quand c’est comme ça, il n’y a pas de regrets à avoir », confiait-il en conférence de presse dans les travées d’Ernest-Wallon.

Ce soir-là, les joueurs ne se cherchaien­t d’ailleurs pas d’excuse mais racontaien­t « ne pas trop comprendre ce qu’il s’était passé. On n’était pas dedans, c’est tout. »

Samedi soir, du côté de Bayonne (3529), les discours donnaient ainsi un air de déjà-vu. Après match, c’est un Patrice Collazo au regard noir et à la colère froide envers ses joueurs qui s’est posé à la table de la conférence de presse. Juste et lucide dans son analyse, il n’a épargné personne. « On n’a pas respecté le minimum qui est l’engagement physique, concédaiti­l. Je ne veux pas qu’on soit déçu, car on est déçu quand on fait les choses. Après une première mi-temps comme la nôtre, on remonte gentiment dans notre avion, on rentre, puis on va préparer notre prochain match. S’il y en a un qui est déçu en revanche, là, je m’agace un peu… Lundi, on va se retrouver et on va regarder la première mi-temps. La deuxième, je n’en ai rien à cirer. » Amer, le Seynois pestait et ne voulait même pas « retenir le positif de ce match ». Il expliquait pourquoi « le passif de la première mitemps [l’agaçait]. On a des certitudes en défense depuis de nombreux matches, on arrive à Bayonne et, après cinq minutes, on décide de ne plus faire de plaquages. Face à une équipe qui joue bien collective­ment, on subit et on accepte. »

« Un problème d’investisse­ment »

Pour lui, hors de question d’évoquer un manque de caractère. « On a fait des matchs où on défend la ligne pendant vingt minutes. Ce n’est pas ça. On pensait peut-être que ça allait se faire tout seul, mais on tombe sur des mecs qui veulent gagner et jouent collectif. C’est surtout un problème d’investisse­ment. »

Juste après le coup de sifflet final, Raphaël Lakafia pestait d’ailleurs au micro du diffuseur : « À la pause, tout le monde s’énerve, Patrice secoue l’équipe et il est obligé de nous menacer pour qu’on réagisse. On pensait qu’on n’avait plus besoin de ça mais aujourd’hui, il faut croire qu’on est encore obligé de prendre des baffes parfois pour être performant­s. » Depuis le début de la saison, le staff explique souvent que cette équipe fait souvent tout ensemble. Les bonnes, comme les mauvaises choses. Ce fut encore le cas à Jean-Dauger. Désormais, il y a Pau qui arrive samedi à Mayol. Il faudra se remettre la tête à l’endroit avant un déplacemen­t à Paris pour défier le Stade Français. Et là, il vaudra mieux être présent de la première à la dernière minute.

Samedi

Stade Français - Bordeaux-B . .............

Hier

La Rochelle - Racing 92 .....................

Bayonne -

TOP 

journée

journée

journée

Samedi Toulon ............................. 26 - 16 9-6 35 - 29

Pts J G N P D B

1. La Rochelle . . . . 30 9 7 0 2 89 2

2. Toulouse . . . . . . 24 9 5 1 3 22 2

3. Clermont . . . . . 23 7 5 0 2 68 3

4. Racing 92 . . . . . 23 8 5 0 3 25 2

5. Stade Français . 23 8 5 0 3 66 3

6. Toulon ...... 23 8 5 0 3 44 3 7.Lyon ......... 20 7 4 1 2 55 2

8. Bayonne . . . . . . 20 9 5 0 4 -77 0

9. Bordeaux-B . . . . 19 8 4 0 4 50 3 10.Pau .......... 15 9 3 1 5 -28 1

11. Montpellie­r . . . . 12 6 2 0 4 13 4

12. Castres . . . . . . . 11 7 2 1 4 -73 1 13.Brive ......... 10 8 2 0 6 -66 2 14.Agen ........ 2 9 0 0 9 -188 2 Journée suivante (J10).- Vendredi 27 novembre : La Rochelle - Brive (18h30), Castres - Clermont (20h45). Samedi 28 novembre : Toulon - Pau (15h15), Montpellie­r - Bordeaux-B. (18h15), Toulouse - Agen (18h15). Dimanche 29 novembre : Racing 92 - Bayonne (18h), Lyon - Stade Français (21h05).

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(Photo AFP) Eh ! oui, Baptiste Serin et les siens ont bien été à côté de la plaque samedi à Bayonne.
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Pour La Rochelle :  pénalités de West
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Pour le Racing  :  pénalités de Trinh-Duc
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À huis clos. Pour La Rochelle :  pénalités de West et Pour le Racing  :  pénalités de Trinh-Duc et Iribaren

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