« Le click and collect ne peut pas remplacer le conseil »
Grossiste alimentaire incontournable pour les professionnels de la restauration, Cash Alimentaire a été touché de plein fouet par la crise sanitaire. « On a perdu plus de 80 % de notre chiffre d’affaires, confirme Barbara Gallice, la gérante. Actuellement, nous avons 38 salariés en chômage partiel sur 45 personnes. » La structure s’est pourtant réorganisée dès le premier
confinement. « Nous avons ouvert notre site Internet aux particuliers avec des services drive et livraison. Mais c’est un marché compliqué... La concurrence sur le Net est bien plus grande que dans une rue commerçante. » La gérante pointe notamment du doigt les moyens colossaux des géants de la grande distribution. « On essaie de développer notre présence sur les réseaux sociaux pour nous faire connaître et être présents mais on ne peut pas rivaliser avec les campagnes publicitaires qu’ils déploient. »
De fait, le click and collect reste marginal.
« Les commerçants l’évaluent à 10 % de leur chiffre d’affaires dans le meilleur des cas, estime la professionnelle. Et encore, il faut pouvoir se payer un site Internet. »
L’expertise en berne
Pour Barbara Gallice, l’e-commerce est utile lorsqu’il s’agit d’achats standardisés. Dès lors qu’une demande est particulière, rien ne peut remplacer le conseil d’un vendeur. Peu importe l’achat d’ailleurs, qu’il s’agisse d’une robe, d’un objet ou de l’alimentaire.
« Les drives, c’est pratique pour les courses de tous les jours, mais pour un repas de fête ou dans les restaurants, les gens ont besoin de conseil. Il y a 35 variétés de tomates, comment savoir de laquelle vous avez besoin derrière un écran ? Sans oublier les autres sens, on a besoin de toucher un produit, de le sentir. Comment choisir un parfum sinon ? »
Et en cette fin d’année, Barbara Gallice regrette le plaisir du lèche-vitrines. « Noël, c’est une ambiance particulière, il y a de la musique dans les rues, des jolies vitrines. On se balade, on cherche des cadeaux, on découvre des magasins, les vendeurs donnent des idées... C’est tout ceci qui manque aux gens et qui est frustrant. Là, on est seul sur notre smartphone avec une multitude de choix dans laquelle on se noie. »
De l’espoir pour
Pour lutter contre la morosité de cette année si particulière, la gérante espère que les commerces pourront rouvrir leurs portes en décembre. Et qu’un rebond sera au rendezvous au deuxième trimestre 2021 pour tous les secteurs en difficulté. « Que l’on puisse refaire de la place aux distractions telles que le sport, le bien-être, les voyages, la culture et la restauration, bien évidemment... »