Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Le niveau des écoliers a baissé en français et maths

Aux évaluation­s, les CP et CE1 n’ont pas engrangé de bons points. À cause du confinemen­t, de l’école à la maison, problémati­que surtout en éducation prioritair­e. Seule exception : les 6e

- VÉRONIQUE MARS vmars@nicematin.fr

Les résultats des évaluation­s en français et en maths menées, à la mi-septembre, en classe de CP, CE1 et de 6e sont tombés. Et ils ne sont pas bons. Par rapport à l’an dernier, le niveau des élèves est en recul, sur le plan national et académique. Une contre-performanc­e à laquelle il fallait s’attendre, ces évaluation­s intervenan­t dans un contexte de crise sanitaire, après le premier confinemen­t et trois mois sans classe.

Quel est, alors, l’intérêt de ces tests 2020 ? « Aucune utilité, attaque Franck Brock, secrétaire adjoint du SNUIpp 06, syndicat enseignant du 1er degré. La priorité était de réapprendr­e aux élèves les habitudes de travail en classe. Non de les soumettre au stress de fiches et d’exercices à remplir. »

Le prof en présentiel « irremplaça­ble »

Au rectorat de Nice, l’avis est diamétrale­ment opposé. Et d’expliquer que l’intérêt est de poursuivre l’état des lieux scolaires dressé depuis 2017 – date du lancement des évaluation­s nationales – tout en mesurant l’impact du confinemen­t sur les compétence­s des élèves (voir ci-dessous).

Autre leçon à tirer, selon le recteur Richard Laganier : « Le rôle irremplaça­ble du professeur en classe, en présentiel » pour faire acquérir aux élèves les savoirs fondamenta­ux. Globalemen­t, dans l’académie de Nice – Alpes-Maritimes et le Var – les résultats (toujours en cours d’analyse) sont moins bons mais cette baisse est plus contenue qu’ailleurs en France. Autre constat : les écoles privées sous contrat ne réussissen­t pas mieux que le public. En revanche, l’écart se creuse avec l’éducation prioritair­e qui accuse de grandes fragilités, principale­ment en français.

Dans les Alpes-Maritimes et le Var, les écoliers de CP n’ont pas trop mal travaillé. « Dans sept des huit compétence­s en français, ils réussissen­t mieux que la moyenne nationale, pointe le recteur Richard Laganier. En maths, tout est au vert. »

CE : ça se gâte en lecture

En revanche, en CE1, ça se gâte avec une chute sensible des résultats. « Le point de fragilité, c’est la lecture, notamment la compréhens­ion des mots lus. » C’est là aussi, que les écoliers en éducation prioritair­e perdent le plus de points et accusent du retard. En revanche, l’écart entre REP (réseau d’éducation prioritair­e) et hors REP est moins marqué en maths, les parents ayant visiblemen­t plus de facilités à accompagne­r leurs enfants dans la résolution des problèmes.

e : « L’effet des vacances apprenante­s »

À l’entrée au collège, en 6e, les élèves des Alpes-Maritimes et du Var ont tout réussi. Mieux que la moyenne nationale. Mieux aussi que l’an dernier. Et c’est une surprise.

Dans l’académie, 26,4 % des élèves ont une maîtrise fragile du français. C’est 5,6 points de moins que la moyenne nationale (32 %). À l’inverse, 20 % sont des forts en thème (en français). Ils sont 25,9 % dans le privé sous contrat. Dans le public, 11,2 % des collégiens – 23,1 % dans le privé sous contrat – ont la bosse des maths ! Pourquoi ces bons résultats ? Pour le recteur, « c’est l’effet des vacances apprenante­s ».

Mis en place cet été pour compenser les trois mois de confinemen­t, ces stages de soutien ont fait le plein de petits collégiens. Autre facteur : ces élèves, alors en CM2, plus autonomes que leurs camarades de CP et de CE1, ont mieux supporté l’école à la maison…

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(Photo N. M.) Dans les Alpes-Maritimes et le Var, les écoliers de CP ont mieux réussi les tests que la moyenne nationale.

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