Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Forte mobilisati­on hier à Toulon

Près de 400 personnes se sont rassemblée­s, hier place de l’Opéra, pour protester contre le projet de loi de sécurité globale : « Pas de muselière, ni pour la presse, ni pour les citoyens ! »

- FRED DUMAS

Le projet de loi de sécurité globale, défendue par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a cristallis­é toutes les critiques, hier matin, sur la place de l’Opéra de Toulon. Malgré le froid et quelques gouttes de pluie, syndicats, associatio­ns, partis politiques, Gilets jaunes et simples citoyens se sont rassemblés, durant près de deux heures, pour manifester leur hostilité contre ce texte jugé « liberticid­e ». Plus de 400 Varois, dont beaucoup de Toulonnais, ont défendu « la liberté de la presse, la liberté de filmer et la liberté tout court » sur des pancartes, banderoles et slogans scandés sur les marches de l’opéra.

Colères déconfinée­s

« Floutage de gueule, donc, permis de tricher ! », pouvaiton lire sur un panneau brandi par un Toulonnais très remonté. Comme lui, l’union départemen­tale CGT, FO, la Fédération syndicale unitaire (FSU), le PCF, la France Insoumise, le PS, l’union syndicale Solidaires, Europe Écologie-Les Verts (EELV), la Ligue des droits de l’Homme (LDH), les syndicaux de journalist­es et le club de la presse du Var étaient d’accord sur un point : le retrait immédiat de cette loi, en particulie­r de l’article 24, qui restreint la liberté de filmer les policiers en mission.

« Cette loi contestée est devenue un problème politique. Preuve qu’il faut la supprimer ! », observait Dominique Pédinielli, présidente du club de la presse du Var. Au micro, Franck Servel, pour le Comité de résistance et reconquête du Var, a entamé le bal des prises de parole.

« Avec ce texte, Gérald Darmanin veut interdire les images de répression en empêchant journalist­es et manifestan­ts de filmer l’action de la police. Le gouverneme­nt Macron s’est lancé dans une fuite en avant autoritair­e. » « Et prendre prétexte de la situation sanitaire, c’est inadmissib­le ! », a enchaîné la CGT : « Les colères ne doivent pas être confinées ».

Et les élus ?

Pour la LDH de Toulon, «il est hors de question d’avoir une société où l’État peut voir avec des drones et des caméras piétons sans être vu ». Dans la foule de la place de l’Opéra, on remarquait la présence de Magali Brunel, pour le PS de Toulon, et Guy

Rebec, d’EELV, avec quelques camarades. Point de maire, en revanche, avec écharpe en bandoulièr­e et pas de représenta­nts des avocats (pourtant très concernés par cette loi, présents à Paris).

En tout cas, il est rare de voir, à Toulon, des organisati­ons diverses, unanimes pour dénoncer les travers d’un même texte. C’est suffisamme­nt rare pour être noté.

Une manifestat­ion transparti­sane, en somme. D’où son succès ?

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 ?? (Photo Frank Muller) ?? Syndicats, partis, associatio­ns et simples citoyens se sont retrouvés pour dénoncer une « loi d’insécurité globale ».
(Photo Frank Muller) Syndicats, partis, associatio­ns et simples citoyens se sont retrouvés pour dénoncer une « loi d’insécurité globale ».

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