Nouvelle attestation de déplacement
Hier après-midi, le vent frais et saisissant a balayé les espoirs d’une reprise d’activité en fanfare pour les commerçants raphaëlois. Dans la rue piétonne Charles-Gounod, l’artère qui, dans un sens, mène à la mer et dans l’autre à la gare, les potentiels acheteurs ne se sont pas bousculés. Ce qui, du point de vue sanitaire, est une bonne nouvelle, mais moins sur l’aspect économique.
Derrière ses piles de livres, Patrick Guérin, de la Librairie parisienne, ne s’attendait pas à mieux. « Noël, c’est encore loin. Depuis ce matin, les clients sont surtout venus pour des achats essentiels. Beaucoup d’étudiants recherchant des annales, par exemple ».
« La crainte de s’agglutiner »
Constat partagé par Joan, gérante d’une boutique de collants et vêtements pour femmes. « Les enfants avanttout. Les gens sont allés dans les rayons de jouets dans un premier temps. »
Ce que ne nie pas Christelle, Fréjusienne et fidèle cliente du centre-ville raphaëlois, en train de chercher un poncho. « S’il avait fait beau, avec la mer pas loin, il y aurait eu plus de monde, mais avec les risques de pluie... Par contre, mon fils était dans un centre commercial cet après-midi, c’était blindé ». La météo ? Une raison avancée par beaucoup, mais pas comme unique explication.
« Je pensais que le temps avait gâché ma journée de reprise. Mais quand je vois les chiffres sur le réseau national, je ne m’en sors pas trop mal, explique Sébastien Lemarchand, depuis son magasin franchisé TBS. .La crainte de s’agglutiner dans les magasins était sans doute plus grande. Noël arrive, ça ira mieux ».
Même avis du côté des consommateurs. Coline, une Raphaëloise de 24 ans, a profité de cet après-midi pour se faire deux petits plaisirs, tout en flânant au centreville : des bougies et une pâtisserie.
« C’est essentiel de venir soutenir ces commerçants ‘‘nonessentiels’’. Au niveau affluence, je m’attendais à pire. Peu de monde et le protocole est respecté », explique-t-elle, trench beige sur les épaules, comme si l’hiver s’installait vraiment.
Soit la période idéale pour une crêpe et un verre de vin chaud.
C’est sur cette option que Laurent Cordillot, gérant du Cruz Coffee, a misé. « Pour me faire quatre sous, pour ne pas rester à rien faire et pour créer de l’animation dans la rue, j’ai investi dans cette plaque à crêpes. » Une crise, soit le meilleur moment pour se réinventer en attendant des beaux jours.