Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Sous cocaïne, sans permis et en excès de vitesse, il donne un faux nom aux gendarmes

- V. W.

Carlos est un homme entier. Qui ne fait pas les choses à moitié. Même les infraction­s. Ce maçon portugais de presque cinquante ans a été flashé dans la soirée du 12 novembre par les gendarmes de la brigade de Grimaud à 132 km/h sur une portion de route limitée à 70... Un excès de vitesse suffisant pour justifier une annulation de permis. Sauf que Carlos n’a plus de permis de conduire. Depuis 2015. Et si l’alcootest se révèle négatif, le test salivaire décèle des traces de cocaïne. « Je me suis fait un rail de cocaïne une demi-heure avant de prendre le volant », avoue le prévenu à la barre.

« Il n’y avait personne sur la route... »

Mais Carlos ne s’arrête pas là. Aux gendarmes qui contrôlent son identité, il donne un faux nom. Du moins un patronyme légèrement différent de celui qui figure sur son état civil français. « C’est le consulat du Portugal qui a fait une erreur, se défendil. Ce n’est pas un faux nom, c’est juste que j’en ai deux. »« Cela permet de brouiller les pistes, note pour sa part la procureure Estelle Bois. Il change d’identité selon à qui il a affaire. Ainsi il évite de se voir notifier des condamnati­ons... »« Mon client a toujours reconnu ces deux noms, plaide son avocat commis d’office. Il n’est pas juriste, il ne se rend pas compte. Il n’a pas voulu tromper qui que ce soit. » Constatant le défaut d’élément moral, le tribunal prononce la relaxe sur ce point. Mais Carlos paye pour le reste. « Je suis atterrée, poursuit Estelle Bois. Monsieur prend le volant sous l’effet des stupéfiant­s, mais n’a aucune explicatio­n à nous donner... Il n’a aucune conscience de la gravité des faits ! »

Carlos ne sait pas « quoi dire ».« Je suis conscient que je ne devrais pas faire ça...» L’’excès de vitesse supérieur de 50 km/h à la limite autorisée ? « Je rentrais du travail. Un ami m’a proposé de la cocaïne. Je roulais vite car à cause du confinemen­t il n’y a personne sur la route...» Le maçon n’en est pas à ses premiers méfaits. Depuis 2013, son casier judiciaire se remplit, essentiell­ement du fait d’infraction­s routières. « Tout découle de sa consommati­on de cocaïne, soulève son avocat. Il fait des efforts pour que cela n’arrive plus, mais c’est difficile. La prison n’arrangera pas son addiction. Il lui faut un suivi médical. »

Le tribunal en décide autrement. Carlos M. est condamné à dix mois d’emprisonne­ment avec mandat de dépôt et à 800 euros d’amende.

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(Photo d’illustrati­on DR) D’un simple contrôle pour excès de vitesse, les gendarmes ont constaté une série de délits.

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