Var-Matin (La Seyne / Sanary)

X fragile : un outil pour comprendre ce syndrome

Une équipe de chercheurs azuréens a mis au point une technique qui leur a permis de mettre en lumière le dysfonctio­nnement de certains neurones

- NANCY CATTAN ncattan@nicematin.fr

C’est un nouveau pas vers une médecine toujours plus personnali­sée qui vient d’être réalisé grâce aux travaux conduits par Barbara Badoni, directeur de recherches à l'Institut de pharmacolo­gie moléculair­e et cellulaire (IPMC) à Sophia Antipolis. Son équipe a réussi à mettre au point une technique, dérivée du FACS (cytométrie en flux), et permettant d’analyser en trois secondes les effets de drogues sur des cellules isolées. Des neurones dans ce cas précis, sachant que cette équipe mène depuis de nombreuses années des recherches sur une maladie associée à un dysfonctio­nnement des cellules nerveuses du cerveau, le syndrome du X fragile (lire encadré). «Lecerveau compose un tissu extrêmemen­t hétérogène ; il ne répond pas de façon homogène aux drogues. Pour mieux comprendre une maladie, mais aussi mieux espérer la traiter, il est essentiel d’identifier des sous-population­s. Dans le cas de ce syndrome, nous souhaition­s étudier plus particuliè­rement une famille de neurones, nommés les interneuro­nes, chargées de transmettr­e l’informatio­n. » En s’appuyant sur leur technique, les chercheurs sophipolit­ains ont ainsi identifié neuf sous-population­s d’interneuro­nes. « Ces population­s cellulaire­s se retrouvent aussi bien chez les souris « saines » que sur nos modèles murins du syndrome de l’X Fragile ; mais, on observe chez notre modèle murin d’autisme, une dérégulati­on générale de la réponse aux neurotrans­metteurs dans un moment spécifique du développem­ent du cerveau postnatal. »

Ces découverte­s devraient permettre de remonter à des drogues thérapeuti­ques, alors que jusqu’à présent les essais cliniques ont donné des résultats plutôt décevants, au grand dam des familles qui mettent beaucoup d’espoirs dans la recherche. « Certes, dans ces essais, tous les patients X fragiles n’ont pas répondu aux drogues testées. Mais des effets bénéfiques ont néanmoins été observés chez un petit nombre de volontaire­s, lors de chaque essai. Ce qui nous amène à penser qu’il faudra, à

terme, disposer de différents médicament­s, adaptés à chaque malade, et aussi au stade de développem­ent. Tous les malades ne pourront probableme­nt pas être traités de la même façon. »

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(Photo DR) Grâce à la technique mise au point par l’équipe de Barbara Bardoni, une seule sous-population de neurones est sélectionn­ée et récoltée dans l’éprouvette où elle est traitée par des drogues.

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