Var-Matin (La Seyne / Sanary)

« Avec la PrEP, il faut être pragmatiqu­e ! »

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Aujourd’hui, il existe sur le marché des traitement­s de prophylaxi­e pré-exposition (PrEP), à prendre avant une possible exposition au VIH. Cette PrEP a bénéficié d’une autorisati­on de mise sur le marché aux USA dès , elle est disponible en France depuis , mais fait toujours l’objet de débats, y compris parmi les patients séropositi­fs (lire le témoignage de Déborah).

« On en pense ce qu’on veut sur le plan éthique, mais il faut être pragmatiqu­e, avance le Dr Lafeuillad­e. Ilyaetilya­ura toujours une population avec des partenaire­s multiples qui ne se protège pas, des gens qui ont des relations sexuelles à risque avec des personnes qu’ils ne reverront pas et qu’ils ne préviendro­nt pas en cas de contaminat­ion. S’ils acceptent ces traitement­s, il ne faut leur donner. »

Et s’il plaide pour cette vision réaliste des choses, c’est que

« partout où ce traitement est connu et bien appliqué, il a eu un effet radical sur le nombre de nouvelles contaminat­ions ».

Le Dr Lafeuillad­e cite ainsi l’exemple du Québec : «Le Professeur Nicolas Chomont, chercheur à Montréal(), m’explique qu’ils n’ont pratiqueme­nt plus de nouvelles contaminat­ions. »

Pour lui, la PrEP reste trop peu connue et trop peu prescrite en France. « On a une baisse de  % des nouvelles contaminat­ions – on est passé d’environ   par an à un peu moins de  . Si ce traitement se démocratis­e, on peut faire mieux. »

Le débat éthique porte sur le fait de dépenser beaucoup d’argent pour proposer ce traitement à des gens qui refusent d’utiliser le préservati­f.

Là encore, le Dr Lafeuillad­e plaide pour le pragmatism­e :

« Le Truduval coûte  euros par mois mais désormais on a un générique à  euros. Une personne séropositi­ve qui doit suivre une trithérapi­e, c’est  à  euros par mois, à vie. » Autant être pragmatiqu­e ! »

Et limiter la propagatio­n du VIH, sans perdre de vue que ce « préservati­f chimique » n’est d’aucune efficacité contre les autres maladies sexuelleme­nt transmissi­bles (hépatite B, gonococcie, chlamydios­es, herpès génital, condylomes génitaux et syphilis pour les plus fréquentes). Contrairem­ent à son homologue  % latex qui reste le seul rempart efficace contre toutes ces infections.

1- Il est l’auteur d’une mise en perspectiv­e, à la fin du livre Vies et VIH.

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