Var-Matin (La Seyne / Sanary)

La médecine nucléaire, une discipline de pointe

Les avancées technologi­ques permettent notamment l’exploratio­n de la maladie coronarien­ne mais aussi la mesure de l’activité métaboliqu­e d’un organe en trois dimensions

- AXELLE TRUQUET atruquet@nicematin.fr

Le Centre hospitalie­r Princesse-Grace s’est récemment doté de nouveaux équipement­s dernier cri. Son service de médecine nucléaire, dirigé par le Pr Marc Faraggi, a été réorganisé et il est désormais à la pointe de la technologi­e. Il s’est d’ailleurs agrandi et compte désormais deux radio-pharmacien­s. Mais d’abord de quoi s’agit ? Le Pr Faraggi résume : « quand on parle de médecine nucléaire, on fait référence à l’utilisatio­n de traceurs radioactif­s soit à visée diagnostiq­ue – via l’imagerie – soit à visée thérapeuti­que avec les traitement­s de certains cancers, en particulie­r celui de la prostate. Pour fonctionne­r, un service tel que le nôtre doit donc disposer de traceurs radioactif­s, c’est-à-dire de molécules marquées avec un isotope radioactif qui servira de GPS. Le fait que nous ayons sur place une radio-pharmacie capable de fabriquer certains traceurs marqués au Gallium68 nous permet de gérer toute la chaîne de production ; c’est un gain en termes de réactivité indéniable. »

Plateau technique « full digital »

Autre atout de poids, un plateau technique « full digital ». Le matériel de détection a été renouvelé pour pouvoir disposer d’appareils plus sensibles avec une résolution plus élevée. Le service dispose ainsi d’une unité de cardiologi­e nucléaire avec deux caméras Gamma CZT permettant l’exploratio­n de la maladie coronarien­ne. Cela a permis de doubler le nombre de patients bénéfician­t de ces examens d’une part ; mais aussi de bénéficier d’autres applicatio­ns de scintigrap­hie convention­nelle (comme les scintigrap­hies osseuses à visée rhumatolog­ique, infectieus­e ou cancérolog­ique, les scintigrap­hies pulmonaire­s pour la recherche d’embolie pulmonaire ou en bilan préopérato­ire, les scintigrap­hies des tumeurs endocrines, les lymphoscin­tigraphies dans la recherche de ganglions sentinelle­s et dans les lymphoedèm­es des membres, les scintigrap­hies rénales et bien d’autres.)

Activité métaboliqu­e

Deux TEP (Tomographi­e par Emission de Positons) de dernière génération permettent quant à elles des exploratio­ns jusqu’alors impossible­s. Il s’agit là d’une méthode d’imagerie médicale capable de mesurer en trois dimensions l’activité métaboliqu­e d’un organe. Son domaine d’applicatio­n concerne l’oncologie (bilan des cancers), l’infectiolo­gie et tout dernièreme­nt la cardiologi­e : il est désormais possible, sur les plaques d’athérome (des dépôts graisseux à l’intérieur des artères), d’identifier celles qui sont inflammato­ires

Désormais le service de médecine nucléaire compte deux radio-pharmacien­s, François Mocquot et Valérie Nataf. Cette dernière explique : « Nous disposons d’une enceinte spécifique dédiée à la préparatio­n des nouveaux traceurs marqués au Gallium . C’est particuliè­rement intéressan­t de pouvoir faire tout sur place parce que cela nous permet d’être très réactifs. Par ailleurs, nous pourrons traiter des patients – et pas seulement les diagostiqu­er – en substituan­t le Gallium  par du Lutetium  (molécule à visée thérapeuti­que). » Ce type de prise en charge pourra être très prochainem­ent proposée aux malades présentant certains types de tumeurs neuro-endocrines ou des récidives de cancer de la prostate.

et donc à risque de causer un infarctus. Grâce à toutes ces améliorati­ons, le service de médecine nucléaire est capable de diagnostiq­uer et traiter des patients qui, jusqu’alors, devaient se rendre à Marseille ou à Paris. L’équipe du Pr Faraggi devrait encore élargir son offre de soins dans les mois à venir.

 ?? (Photo J.-F.O.) ?? Le chef du service de médecine nucléaire du CHPG, Pr Marc Faraggi (en blouse), a présenté les équipement­s au prince Albert II lors de l’inaugurati­on officielle des nouveaux dispositif­s.
(Photo J.-F.O.) Le chef du service de médecine nucléaire du CHPG, Pr Marc Faraggi (en blouse), a présenté les équipement­s au prince Albert II lors de l’inaugurati­on officielle des nouveaux dispositif­s.

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