Les Varois à la conquête de l’hémisphère Sud
La route s’éclaircit quelque peu pour les deux Toulonnais engagés, qui naviguent ce dimanche dans l’hémisphère Sud au large de Recife (Brésil) sous des alizés d’est à noeuds. Toujours en queue de flotte, Sébastien Destremau
(Merci) et Clément Giraud
(La Compagnie du Lit/Jiliti) se sont extirpés jeudi de l’imprévisible zone du Potau-noir, avec ses grains, ses orages, ses calmes plats, et ont franchi l’équateur. En point de mire, le contournement de l’anticyclone de Sainte-Hélène, pour rallier au plus tôt le cap de Bonne-Espérance. Une traversée qu’on leur souhaite rapide : entre avaries à répétition et mauvais choix tactiques, les Varois ont déjà bien « dégusté » depuis le départ des Sables-d’Olonne, le novembre dernier. Confirmant « avoir loupé les deux, trois premiers jours de course », Clément Giraud ( ans) – qui a écopé vendredi d’une pénalité de deux heures infligée par le jury – avoue parfois trouver
() le temps long.
« J’espère qu’il y aura un effet d’élastique retour, confiait ce bizuth du Vendée Globe à la communication de course cette semaine. Mettre vingt jours en Imoca pour passer l’équateur, ça me paraît énorme mais bon, c’est comme ça [...] Quand je vois la position actuelle de Jean Le Cam, je me dis que j’ai tout à apprendre. »
Frayeur pour Destremau De son côté, Sébastien Destremau ( ans) a connu une grosse frayeur cette semaine. Il a dû brusquement stopper son bateau, mardi matin, après avoir alerté la direction de course du Vendée Globe d’une « avarie majeure de quille ».
On a craint l’abandon, mais l’expérimenté navigateur a réparé la fuite tant bien que mal, étanché son monocoque et a pu remettre en route en vingt-quatre heures. Rassuré, le natif de Plancoët a même composé
() dans la foulée une chanson écolo et engagée, dénonçant les « armateurs qui surchargent leurs bateaux de containers (quitte à prendre le risque d’en larguer à la mer) » avec les armateurs de l’époque de l’esclavage « qui faisaient exactement la même chose avec leur cargaison d’êtres humains ».
1. En raison de la rupture accidentelle du plomb de l’arbre d’hélice au lendemain du départ.
2. Co-écrite avec Bruno Gilet, sur une musique de Sarah Tanguy.