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Le secteur du tourisme s’inquiète des mutations que pourraient engendrer la crise sur les habitudes de leurs clientèles. Le préfet promet un suivi attentif de ces évolutions
Dans quel état sera le monde d’après la pandémie ? Les restaurants, les cafés, les hôtels et plus globalement les acteurs du tourisme, qui ont traversé une année morose, sont pétris d’inquiétude. À court mais aussi à long terme. Il s’agit d’abord de tenir le choc, ensuite de renouer avec l’activité.
« Il n’est pas impossible que cette crise ait des conséquences structurelles durables, pose le préfet Evence Richard. C’est une hypothèse que tout le monde redoute .» Les restaurants retrouveront-ils les salariés désormais habitués au télétravail ? Les étrangers qui ont déserté le Var reviendront-ils passer leurs vacances dans le département ? Bref, « le secteur va-t-il reprendre au même niveau » qu’avant 2020 ?
Déjà , millions d’euros d’aides
Le représentant de l’État dans le Var a réuni les acteurs économiques et institutionnels pour « lister un certain nombre de questions de fond ». Association des maires du Var, chambres consulaires, comité régional du tourisme, administrations fiscales, sociales… et bien sûr les représentants des professions concernées se sont ainsi retrouvés autour d’une même table.
Un point complet a été fait sur les mécanismes et les dispositifs mis en place et/ou renforcés par l’État pour aider les entreprises dont les chiffres d’affaires ont fondu. Déjà 21,6 millions d’euros ont été versés à ce titre au secteur de l’hôtellerie et de la restauration dans le Var par le fonds de solidarité(sur un total 142,2 millions d’euros aux entreprises éligibles dans le département).
« On veut travailler »
« C’est bien de nous promettre des aides mais la seule chose que l’on demande, c’est que l’État nous laisse travailler », répète Jean-Pierre Ghiribelli (UMIH, Union des métiers et des industries de l’hôtellerie).
Celui-ci n’imagine pas que les bars et restaurants restent fermés jusqu’en janvier. « C’est bientôt Noël, il faut faire quelque chose ! Nous sommes des chefs d’entreprise, nous sommes des gens responsables, pourquoi sommes-nous toujours stigmatisés ? »
C’est l’un des messages que Jean-Pierre Ghiribelli confie avoir tenu à faire passer lors du rendez-vous en préfecture. « On nous a demandé de fermer en quelques heures, il y a eu des couvre-feu avec des changements d’horaire, maintenant le reconfinement… Nous avons besoin d’une feuille de route pour nous organiser. Si nous ne sauvons pas la saison 2021, il n’y en aura peut-être pas les années suivantes .»
La clientèle de proximité
Le monde d’après la pandémie ? « Nous avons déjà fait une saison avec une clientèle de proximité. Cette clientèle nous a sauvés, il faut la soigner. Plutôt que d’être pessimistes, on pourrait même s’appuyer sur cette proximité pour les périodes creuses, nous devons trouver des idées… » En attendant, « l’angoisse est permanente ». La réunion organisée par le préfet aura eu le mérite de laisser entrevoir une lueur d’espoir. « Nous sommes sortis de là avec l’impression d’avoir été écoutés, ça fait du bien », commente Jean-Pierre Ghiribelli. « Il y a une nécessité de pouvoir suivre les évolutions pour pouvoir accompagner les professionnels », assure Evence Richard qui a d’ores et déjà annoncé un second rendez-vous le mois prochain.