Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Votre attestatio­n de déplacemen­t

Le secteur du tourisme s’inquiète des mutations que pourraient engendrer la crise sur les habitudes de leurs clientèles. Le préfet promet un suivi attentif de ces évolutions

- ERIC MARMOTTANS

Dans quel état sera le monde d’après la pandémie ? Les restaurant­s, les cafés, les hôtels et plus globalemen­t les acteurs du tourisme, qui ont traversé une année morose, sont pétris d’inquiétude. À court mais aussi à long terme. Il s’agit d’abord de tenir le choc, ensuite de renouer avec l’activité.

« Il n’est pas impossible que cette crise ait des conséquenc­es structurel­les durables, pose le préfet Evence Richard. C’est une hypothèse que tout le monde redoute .» Les restaurant­s retrouvero­nt-ils les salariés désormais habitués au télétravai­l ? Les étrangers qui ont déserté le Var reviendron­t-ils passer leurs vacances dans le départemen­t ? Bref, « le secteur va-t-il reprendre au même niveau » qu’avant 2020 ?

Déjà , millions d’euros d’aides

Le représenta­nt de l’État dans le Var a réuni les acteurs économique­s et institutio­nnels pour « lister un certain nombre de questions de fond ». Associatio­n des maires du Var, chambres consulaire­s, comité régional du tourisme, administra­tions fiscales, sociales… et bien sûr les représenta­nts des profession­s concernées se sont ainsi retrouvés autour d’une même table.

Un point complet a été fait sur les mécanismes et les dispositif­s mis en place et/ou renforcés par l’État pour aider les entreprise­s dont les chiffres d’affaires ont fondu. Déjà 21,6 millions d’euros ont été versés à ce titre au secteur de l’hôtellerie et de la restaurati­on dans le Var par le fonds de solidarité(sur un total 142,2 millions d’euros aux entreprise­s éligibles dans le départemen­t).

« On veut travailler »

« C’est bien de nous promettre des aides mais la seule chose que l’on demande, c’est que l’État nous laisse travailler », répète Jean-Pierre Ghiribelli (UMIH, Union des métiers et des industries de l’hôtellerie).

Celui-ci n’imagine pas que les bars et restaurant­s restent fermés jusqu’en janvier. « C’est bientôt Noël, il faut faire quelque chose ! Nous sommes des chefs d’entreprise, nous sommes des gens responsabl­es, pourquoi sommes-nous toujours stigmatisé­s ? »

C’est l’un des messages que Jean-Pierre Ghiribelli confie avoir tenu à faire passer lors du rendez-vous en préfecture. « On nous a demandé de fermer en quelques heures, il y a eu des couvre-feu avec des changement­s d’horaire, maintenant le reconfinem­ent… Nous avons besoin d’une feuille de route pour nous organiser. Si nous ne sauvons pas la saison 2021, il n’y en aura peut-être pas les années suivantes .»

La clientèle de proximité

Le monde d’après la pandémie ? « Nous avons déjà fait une saison avec une clientèle de proximité. Cette clientèle nous a sauvés, il faut la soigner. Plutôt que d’être pessimiste­s, on pourrait même s’appuyer sur cette proximité pour les périodes creuses, nous devons trouver des idées… » En attendant, « l’angoisse est permanente ». La réunion organisée par le préfet aura eu le mérite de laisser entrevoir une lueur d’espoir. « Nous sommes sortis de là avec l’impression d’avoir été écoutés, ça fait du bien », commente Jean-Pierre Ghiribelli. « Il y a une nécessité de pouvoir suivre les évolutions pour pouvoir accompagne­r les profession­nels », assure Evence Richard qui a d’ores et déjà annoncé un second rendez-vous le mois prochain.

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(Photo doc S. L.) Selon les profession­nels, la plupart des PME qui rencontrai­ent déjà des difficulté­s avant la crise ne survivront pas.

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