Alain Souchon al’ Âme fifty fifties
Quand on parle de Voulzy, Souchon n’est jamais loin. Cette fois encore, quand l’un sort son Florilège, l’autre publie, aujourd’hui, Âme fifty fifties, une belle réédition augmentée d’Âme fifties, son dernier album. Sorti l’année dernière, ce quinzième opus de l’éternel complice de Laurent Voulzy, peut-être l’un de ses plus réussis c’est dire, lui avait valu le titre de disque de l’année aux dernières Victoires de la musique. Et en cette fin d’automne maussade, Alain Souchon le revisite, ajoutant à ces dix chansons-là son inédit Jaloux du soleil, dévoilé à la rentrée, et des versions acoustiques de neuf de ses titres, récents ou plus anciens.
Verdict ? C’est beau. Comme toujours. Quand d’autres chanteurs de sa génération peinent à se renouveler, à saisir encore le petit détail qui fera la grande chanson, le son qui paraîtra d’emblée comme un classique, l’histoire qu’on n’avait pas encore racontée ou celle qu’on a entendue cent fois mais qu’on n’avait encore jamais si joliment décrite, lui continue. À 76 ans, la plume sensible et la mélodie imparable, la voix quasi intacte à peine voilée par le temps qui passe, Alain Souchon est décidément difficilement détronâble. Et chance pour lui, ses deux fils Pierre et Charles (alias Ours), plutôt discrets dans leurs carrières respectives mais fort efficaces lorsqu’il s’agit d’étoffer le travail du paternel, viennent régulièrement lui souffler quelques notes. C’était le cas pour Âme fifties, c’est encore le cas pour cette réédition et ces nouvelles versions. L’inédit, Jaloux du soleil, est né pendant le premier confinement. On avait vu, au mois de mars, père et fils jouer ensemble pour un home concert solidaire en partenariat avec la Fondation des Hôpitaux de Paris, au profit de la lutte contre la Covid-19, on sait maintenant qu’ils ont aussi composé et enregistré.
Des chansons de à
« Ça s’est fait en plein pendant le bordel. J’avais les pieds sur le bureau. Pierre est entré. Il voulait me montrer une musique qu’il avait faite. Je lui ai demandé de me la donner. Dans cette période lourde, c’était une bonne idée, cet air ensoleillé, cette chanson légère », explique Alain Souchon dans la présentation de ce nouveau disque. Sur l’air du fiston, le père mêle Paris et Marrakech, les filles comme souvent, et la chaleur d’un rayon sur un drap bleu.
Et puis sur cette lancée, ils ont enregistré neuf reprises unplugged de titres écrits entre 1977 et 2019. Des incontournables, comme Foule sentimentale (1993, élue « chanson des vingt dernières années » aux Victoires de la musique 2005) ou
On avance (1983), des moins célèbres comme J’ai perdu tout ce que j’aimais (1977) ou Port Bail (1985). Caterpillar (1999) aussi, ou Presque, sortie du dernier album.
Ce n’est vraiment pas un best of ,ni même un « florilège », plutôt «une vie » nous présente-t-on. « Quand je joue ces chansons, je pense aux moments où on les a faites avec Laurent, ou plus tard avec Pierre et Ours », détaille encore Alain Souchon.
Pour toutes, simplement la voix, le texte, et les accompagnements de Michel-Yves Kochmann, Pierre Souchon et Ours aux guitares, et JeanLuc Léonardon au piano. Neuf titres enregistrés en une après-midi au studio Saint-Germain à Paris.
« Musicalement, je ne suis pas un caïd. Je commence toujours par les mots. Raconter une histoire, un petit truc qui reste », poursuit Alain Souchon dans son préambule. Des sacrés petits trucs, quand même.
‘‘ Ça s’est fait en plein pendant le bordel ”