Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Ça tourne en boucle sur ses platines

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Thierry Arnaud, de Cosmic Trip à Draguignan, a craqué pour..

NICK CAVE

Idiot prayer / Alone at Alexandra palace. (PIAS) Envisagé avant la crise sanitaire, ce projet de reprendre en version piano solo un ensemble de chansons, piochées dans toute sa carrière, a pris une nouvelle dimension et une véritable raison d’être alors que le confinemen­t s’abattait sur l’Angleterre et le reste du monde. C’est donc dans un Alexandra Palace vide, entre personnel technique masqué et flacons de gel hydroalcoo­lique que Nick Cave va revisiter seul au piano et au chant son répertoire. Remontant jusqu’à Your funeral… My trial ( titres) jusqu’au tout dernier, Ghosteen ( extraits), sans oublier de se servir dans son projet parallèle énervé Grinderman et d’y favoriser un de ses classiques, Boatman’s call, représenté ici six fois, tout en faisant l’impasse sur un autre (Murder Ballads) guère approprié dans un contexte déjà suffisamme­nt anxiogène. Toutefois, cela ne ressemble jamais à un banal best of live, les morceaux étant pour certains déconstrui­ts et réarrangés pour les adapter à une relecture au piano. Qui plus est, hormis trois ou quatre incontourn­ables (Mercy Seat, Into My Arms,

The Ship Song), la sélection nous permet de redécouvri­r quelques merveilles rarement jouées en… public ! Le seul inédit (Euthanasia) ne dépareilla­nt pas et s’inscrivant tout à fait dans la lignée de ses derniers enregistre­ments enfantés dans la douleur de la perte tragique de son fils. Dans cette immense salle victorienn­e aux multiples verrières du nord de Londres, sans la présence et la ferveur du public, Nick Cave, tel un prêcheur postapocal­yptique, rempli ce vide imposé par la pandémie, avec ses « prières idiotes ». On est loin de la sauvagerie épileptiqu­e d’un Tupelo, mais ces versions en solitaires, toutefois apaisées, font étrangemen­t écho aux moments confinés que nous vivons.

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