« Une vision et du courage » Il a fait de Toulon un « grand port militaire »
À ans, Pierre Méhaignerie est l’un des rares ministres de VGE encore en vie. Il fut son ministre de l’Agriculture de à . « C’était quelqu’un qui avait une vision de l’avenir et le courage de faire. Il a été capable d’adapter la France au monde, en se refusant toujours à céder à la démagogie »,
confie l’ancien maire centriste de Vitré ().
« Il était en phase avec Raymond Barre sur la volonté de toujours penser à long terme. »
Il ajoute : « Il a su allier l’efficacité économique et l’effort de justice. » « L’homme, poursuit-il,
était plus réservé que Chirac, mais c’était quelqu’un de simple : quand il est venu à Vitré, il est passé chez moi et a mangé un sandwich. »
Hautain, Giscard ?
« Non, mais il avait une forme de discrétion naturelle qui l’empêchait d’aller franchement à la rencontre des autres, même s’il a montré chez lui en Auvergne qu’il savait en être proche. »
Le 11 juillet 1976, Valéry Giscard d’Estaing assiste depuis la passerelle du porte-avions Clemenceau à une revue navale en grande rade de Toulon. A l’issue de cette impressionnante démonstration de puissance de la Marine nationale, le président de la République prononce un discours, parfois visionnaire, en présence de Maurice Arreckx, le maire de Toulon à l’époque. Morceaux choisis. Anticipant sans doute l’importance grandissante de la mer dans un futur proche – ce qu’Emmanuel Macron résumait il y a deux ans par cette phrase : « Le XXIe siècle sera maritime. » –, VGE annonce ainsi un projet de loi tout juste voté par le parlement « autorisant le gouvernement à décider, selon les circonstances, la création de zones économiques nationales jusqu’à 200 milles nautiques de nos côtes ».
« Renforcer sa présence »
Estimant, alors que nous sommes encore en pleine Guerre froide, que la Méditerranée est « le centre de gravité, le point d’intersection » entre l’Est et l’Ouest (il en veut pour preuve l’importance des forces navales étrangères qui y sont déployées), Valéry Giscard d’Estaing déclare : «Pourla défense de sa sécurité, pour la protection de ses intérêts, la France doit elle aussi renforcer sa présence. » Dans la foulée, le chef des armées annonce en toute logique l’accroissement de « la capacité de la flotte du Levant basée à Toulon » . Et il va même jusqu’à donner le nom des navires de guerre devant prochainement renforcer l’escadre de la Méditerranée. « Après les porteavions Clemenceau et Foch, et la frégate lance-engins Suffren qui ont rejoint votre port successivement en 1975 et 1976, le croiseur lance-missiles Colbert et la frégate lanceengins Duquesne suivront ce mouvement et seront basés à Toulon cette année et l’an prochain. » Au total, de 1974 à 1977, le tonnage de la flotte méditerranéenne française aura ainsi presque doublé passant de 77 000 tonnes à 136 000 tonnes. Par ce renforcement de la Marine nationale à Toulon, Valéry Giscard d’Estaing balaie les inquiétudes du maire au sujet
Hubert Falco : « Il a fait entrer la France dans le monde moderne »
« Avec le décès de Valéry Giscard d’Estaing, la France perd LE Président de la Ve République qui a fait entrer la France dans le monde moderne. L’histoire retiendra de lui qu’il était un grand réformateur, un avantgardiste, un visionnaire. Les Varoises et les de l’arsenal, qui emploie à l’époque quelque 8000 personnes. « Grâce à l’augmentation du tonnage de l’escadre de la Méditerranée [...] le plan de charge de l’arsenal de Toulon est durablement assuré. »
« Réputation internationale »
L’avenir ne lui a pas vraiment donné raison. Pas plus que sur les CNIM qu’il qualifie alors, à juste titre, comme « l’un des premiers chantiers navals français », dont «laréputation est internationale ». Optimiste, VGE veut croire que « grâce à leur spécialisation dans les activités de haute technologie, porte-conteneurs et méthaniers, grâce aussi aux accords de rationalisation passés avec les chantiers de Dunkerque, ils font face à la crise économique mondiale avec toutes les chances de succès ». En 1986, dix ans après ce discours, les chantiers déposeront le bilan.
Varois retiendront également le fait qu’il aimait tout particulièrement notre département et notre art de vivre. Ce matin, la République est en deuil et je m’associe pleinement à la peine de sa famille à laquelle je présente mes plus sincères condoléances. »