Var-Matin (La Seyne / Sanary)

« Une passion intacte »

Rencontré hier au district de la Côte d’Azur, Didier Deschamps s’est confié à Nice-Matin

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C’est au district de la Côte d’Azur, à Nice, que Didier Deschamps a suivi, hier, le tirage au sort du Final Four de la Ligue des nations. Le sélectionn­eur de l’équipe de France a été accueilli, avec soin, par Edouard Delamotte, le président du district, et Eric Borghini, celui de la Ligue Méditerran­ée. Les deux dirigeants ont eu le bonheur de recevoir des mains de ‘‘DD’’ et Guy Stephan, trois maillots dédicacés de Hugo Lloris, Kylian Mbappé et Ruben Aguilar, dignes représenta­nts du football azuréen. Juste avant de reprendre la direction de Cap d’Ail, Didier Deschamps a accepté de se poser près d’une demi-heure avec NiceMatin.

Didier, que vous inspirent ces retrouvail­les avec la Belgique ?

La Belgique est à la

ère place du classement FIFA. Ça prouve la valeur de cette sélection que l’on connaît bien. On les a battus en demi-finale de la Coupe du monde dans un match difficile (-). La Belgique reste sur la même génération. Elle est toujours aussi performant­e. On va rencontrer la meilleure équipe. Cela ne minimise en rien l’Espagne et l’Italie. Mais chez eux, il y a eu un renouvelle­ment. La Belgique s’appuie sur le noyau dur de . Voilà donc une nouvelle demifinale contre les Belges. Même si celle-ci n’aura pas la même importance !

Ils ont gardé ce match en travers de la gorge et beaucoup de joueurs se considèren­t encore comme les vainqueurs moraux en ...

C’est un souvenir positif pour nous. Je comprends encore leur énorme déception. Mais le seul vainqueur reste celui du terrain. Il y aura peut-être un sentiment de revanche de leur côté, mais pas du nôtre. On se recroisera peut-être avant à l’Euro... La Belgique reste un de nos adversaire­s habituels.

Il y a un autre titre au bout à aller chercher. On a vu en poule de qualificat­ion que les joueurs étaient motivés.

Financière­ment, cette Ligue des nations est intéressan­te pour la FFF par les temps qui courent, avec plus de dix millions d’euros en cas de victoire finale. Cette manne compte-t-elle pour vous ? Pour moi, en tant que salarié de la FFF, j’y suis plus sensible. Mais les joueurs voient le sportif, le titre au bout.

Mais toutes les rentrées sont importante­s actuelleme­nt. Le football amateur en dépend plus que le monde pro.

En novembre, la défaite contre la Finlande a été une bonne piqûre de rappel…

Au haut niveau, quand on en fait moins, on est puni. Heureuseme­nt que c’est comme ça. On peut dire que c’était un mal pour un bien, car ça s’est bien passé par la suite. Des matchs comme ça, on en a très peu fait, depuis la Coupe du monde, malgré pas mal de changement­s.

La victoire au Portugal a remis de l’ordre…

On a battu une très belle équipe. Il y aura toujours des débats sur le style. Quelle équipe maîtrise tout un match dans son intégralit­é ? Au Portugal, on a été performant en première mi-temps, on a souffert en deuxième période mais on a fait preuve de caractère. Il y avait un peu tout dans ce match. Mes joueurs sont des compétiteu­rs. Je ne peux pas leur faire croire que le match contre la Finlande est plus important que celui contre le Portugal...

Avez-vous une confiance aveugle vis-à-vis de vos joueurs, et notamment vos cadres ?

Pas aveugle, mais je les connais très bien. On a la sale habitude de remettre en question un joueur après une mauvaise prestation. On me parle de la méforme de Kylian (Mbappé). Oui, il est un peu moins en réussite. Il y a un aspect psychologi­que à prendre en compte.

Devez-vous parfois hausser le ton pour faire passer vos messages ?

Je m’énerve de moins en moins, ce qui ne m’empêche pas de dire les choses. Ça ne sert à rien de tomber dans le registre de la colère.

Il faut être factuel, réaliste. Mes joueurs ont de l’orgueil, je me doutais qu’on ferait un grand match au Portugal.

Sur le plan psychologi­que, vous semblez souvent avoir les bons leviers…

A chaud, je prends toujours un peu de recul. J’ai un noyau dur important, qui me sert de relais. C’est primordial. Quand les cadres se retrouvent tous ensemble sur le terrain, ils savent pourquoi ils sont là, ont leurs habitudes. Cela rejaillit immédiatem­ent sur le collectif.

A six mois de l’Euro, avez-vous votre groupe de  joueurs en tête ?

J’en ai une bonne vingtaine, oui (sourire en coin)…

Si tout le monde est disponible, les places seront très chères. Mais elles le sont depuis un moment. Je peux vous donner  noms maintenant, mais ce n’est pas dit que ce soit les mêmes pour l’Euro.

Olivier Giroud a inscrit un quadruplé contre Séville. C’est un débat éternel…

Ça doit le fatiguer, moi moins. Ce qui me gêne, c’est parfois l’interpréta­tion qu’on peut avoir de mes propos. J’ai dit qu’il avait besoin de temps de jeu. C’était pour son bien, en aucun cas une menace, un ultimatum Quand il ne joue pas, il n’est pas dans le

‘‘ Aguilar ? Ilm’aplu”

rythme. Il a du caractère, mais ce n’est jamais l’idéal. Il a un vécu, est très souvent efficace, certes, mais personne ne peut avoir d’assurance. Il a la palette complète d’un attaquant de très hautniveau. On l’a encore vu contre Séville.

Alassane Plea est le joueur le plus décisif de la LDC…

Il est déjà venu avec nous. Il fait partie des joueurs présélecti­onnés.

Il est dans un registre de déplacemen­t, peut évoluer seul en pointe, a une bonne complicité avec Marcus Thuram. Il y a du monde devant, avec des registres différents. Je ne veux pas accumuler les attaquants axiaux, c’est bien d’avoir d’autres alternativ­es, des joueurs polyvalent­s.

Lors du dernier rassemblem­ent, vous avez sélectionn­é pour la première fois Ruben Aguilar. Comment l’avezvous

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