Pourquoi ça cloche à la maison
Sortis vainqueurs le 13 février de leur duel avec Toulouse, les Raphaëlois ne se sont plus imposés au palais des sports depuis l’hiver dernier. Tentative d’explications avec Dipanda et Caucheteux
Cent pour cent. Des sept points pris cette saison par le Saint-Raphaël VHB en Starligue, depuis sa reprise, le septembre dernier, sept ont été inscrits par les hommes de Fortuneanu loin de chez eux.
Oui, les Varois voyagent bien et peuvent se féliciter des victoires acquises à Tremblay ou Dunkerque. Et si le partage des points à Cesson ou à Ivry leur laissait, fin septembre et début octobre, comme des regrets, celui obtenu dimanche à Chambéry (- en ayant été mené - à la pause) avait sans doute le parfum d’une victoire.
Une fragrance que le palais des sports n’a encore malheureusement jamais sentie cette saison, puisque le PSG, Chartes et plus récemment Aix-en-Provence sont, tout à tour, venus s’imposer dans l’antre des Raphaëlois. Alors, qu’est-ce qui cloche à domicile pour le SRVHB ? Explications et analyses avec la capitaine, Adrien Dipanda, et l’ailier gauche, Raphaël Caucheteux. Deux joueurs présélectionnés cette semaine par Guillaume Gille pour participer au Mondial en Égypte.
➠ Une pression trop forte à gérer
Souvent, trop souvent, battus à domicile en 2019-2020, les Raphaëlois n’ont plus gagné dans le Var depuis le 13 février (contre Toulouse, 20-18) pour ce qui était l’un des trop rares succès à domicile d’une saison tronquée par le premier confinement et stoppée nette, en mars dernier après... une nouvelle défaite au palais contre Nantes.
Des défaites qui ont manifestement laissé des traces. « Déjà l’an dernier, c’était plus fluide à l’extérieur, juge Adrien Dipanda. La maison, c’est ton lieu d’entraînement, celui où tu vis tous les jours et où tu dois être à l’aise. Notamment parce que tu as plus de repères. Donc quand tu démarres, tu sens que tu dois gagner. Alors peut-être que l’on se met une pression et que l’on ne joue pas aussi libéré qu’on le devrait. »
➠ Un arbitrage pas vraiment « maison »
Mercredi 25 novembre, le demicentre raphaëlois, Dani Sarmiento, est resté de longues, très longues, minutes sur le parquet du palais des sports pour discuter avec Charlotte Bonaventura. L’Espagnol avait du mal à digérer la défaite concédée face à Aix-en-Provence, mais surtout une décision de l’arbitre en sa défaveur. Pas vraiment en odeur de sainteté à Saint-Raphaël, celle-ci n’a, une fois de plus, pas vraiment gâté les Varois. Mais qu’ils soient « durs » avec le SRVHB, ou plus neutres, les arbitres sont surtout de plus en plus impartiaux, au palais comme partout ailleurs. Oui, il semble loin le temps des traquenards à l’extérieur ! Et si à une certaine époque, jouer à l’extérieur revenait à se confronter à un arbitrage « maison » en faveur de l’équipe hôte, il semblerait, à écouter Adrien Dipanda, que cette époque soit révolue. « Pendant des années, l’arbitrage était favorable à l’équipe qui jouait à domicile , relève l’arrière droit des Experts. Mais ce n’est aujourd’hui plus le cas. »
➠ L’absence de public
Pas franchement connu pour sa ferveur, il semble néanmoins que le public raphaëlois manque aux joueurs de Rares Fortuneanu. « C’est évidemment pareil pour toutes les équipes en ce moment, concède Adrien Dipanda. Mais du coup, il n’y a plus d’avantage à jouer à domicile. »
➠ Moins d’unité qu’à l’extérieur
Si les conditions de déplacement ont évolué avec les contraintes liées à la Covid, si les mises au vert et les nuits à l’hôtel se font plus rares, les matches à l’extérieur créent malgré tout une forme d’unité, une dimension « commando » que les Raphaëlois ne retrouvent évidemment pas au palais des sports, où ils arrivent individuellement, une bonne heure avant la rencontre.
« Ce ne sont pas des choses auxquelles nous pensons, tempère Adrien Dipanda. Mais peut-être que c’est vrai, je ne sais pas. » Il est pourtant l’heure de savoir. Et surtout de savoir gagner.