Liberté, responsabilité, confiance : à chacun sa dose
Liberté chérie est le titre d’une chanson de Calogero. Mais pas seulement, c’est aussi un cri de ralliement extrait de notre hymne La Marseillaise, gravé dans le socle de nos valeurs communes. Libres, ils le sont les Français qui refusent de se faire vacciner contre la Covid-. Libres de penser que le risque l’emporte sur le bénéfice. Libres de leurs croyances. Libres de leurs peurs. Libres jusqu’au seuil de la liberté de leurs compatriotes, persuadés, au contraire, que le vaccin est le seul rempart efficace contre l’épidémie. Libres à condition de ne pas retarder d’une seconde le moment de l’immunité collective, synonyme d’un retour que l’on devine lent et progressif à la seule vie qui vaille : la vie d’avant. Vaste débat opposant des gens de bon sens, qui serait stérile s’il se résumait à la caricature, à l’anathème. Tout le monde défend son droit à la santé. Nous divergeons sur le moyen de la préserver. Et même s’il est curieux que le pays des encyclopédistes, de la civilisation des lumières, de Louis Pasteur, soit celui qui produise la plus grosse communauté de sceptiques dans les avancées scientifiques, il faut éviter le passage en force. Rendre le vaccin obligatoire serait un aveu de faiblesse.
La clé, c’est la responsabilité. Individuelle tout d’abord. En incitant les plus anciens, autour de nous, à se faire vacciner au plus vite, tant chaque jour d’hésitation rallonge la file d’attente et éloigne le jour de la piqûre pour les retardataires. Responsabilité collective, aussi : des professions de santé, des établissements hospitaliers privés, ne sont pas encore enrôlés dans la grande bataille anti-Covid. Qu’est-ce que le gouvernement attend ? Du retour à la cohérence et à la lisibilité des politiques publiques, dépend le véritable sésame : la confiance. Celle qui incitera des millions de Français encore réfractaires à changer d’avis.