Comment ça marche ?
Le séquençage,
Les laboratoires Bioesterel font partie de Biogroup, qui a détecté les premiers cas français de Bagneux. « Dès la midécembre, des publications scientifiques britanniques ont indiqué que ce variant présentait une mutation pouvant impacter certains actifs de PCR. » L’un des fournisseurs de Bioesterel, Thermo Fisher, a révélé que l’un des gènes recherchés sur les tests PCR était « négativé » dans les cas de ce mutant. Explications : « En France, contrairement à ce que l’on voit dans d’autres pays, tous les tests ont plusieurs cibles. Le réactif du Thermo Fisher en a trois. ORF1, N et S. Autrement dit, il s’agit de rechercher trois gènes spécifiques du coronavirus, et de les amplifier. »
En présence du mutant anglais, les deux premiers sont positifs, le S (pour spike, ou protéine de surface) est négatif. Ce qui est anormal. Ce sont ces patients-là dont l’échantillon est envoyé pour séquençage. « Dans tous les cas, le test est positif, ce qui est bien indiqué au patient, mais le spike négatif fait dire que l’on est peut-être confronté au mutant anglais. »
Propagation rapide
En filigrane, cette conclusion préoccupante : tous les tests PCR ne permettent pas de suspecter la présence du variant anglais. Deux vérifications sur deux jours, à une semaine d’intervalle, doivent donner une photographie précise de la situation. « En Ile-de-France, sur 828 PCR positifs, nous avons 60 cas suspects. Dont 41 n’avaient pas quitté le territoire français… »
Sachant que la propagation est beaucoup plus rapide avec le variant anglais, il y a de quoi s’inquiéter. Seul élément rassurant : « Individuellement, il n’y a aucun intérêt à savoir si, en tant que malade, on est infecté par le variant anglais. La prise en charge est la même. » En revanche, l’information compte pour les autorités, en ce qu’elle remet en cause les modèles.
« Il est important de savoir où en est la progression de cette épidémie dans l’épidémie » ,résume le docteur Kbaier. «On risque d’avoir plus de malade d’un coup, comme une petite troisième vague. »
Pas de trace à ce jour du variant d’Afrique du Sud : il est indétectable, sauf par séquençage. Ce que les laboratoires privés pourraient être bientôt habilités à pratiquer, étant équipés.