Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Attrapé grâce à l’expertise « d’Extrême sauvetage »

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Du regard, Mat Staf couve Flynn. Installé confortabl­ement dans un double box du refuge de l’Espoir de Mougins, le rescapé attend patiemment son maître. Et s’il ne peut dire merci à celui qui l’a capturé pour la bonne cause, les caresses qu’il laisse faire en disent long…

Bénévole fondateur d’Extrême sauvetage avec sa compagne Cindie, Mat Staf s’avère tout sauf un néophyte dans le domaine canin. « Nous oeuvrons pour lutter contre la cruauté animale. Nous travaillon­s beaucoup avec les chiens de l’île de la Réunion qui ont un quotidien subissent des terribles sévices. Nous ne sommes pas subvention­nés et faisons cela à côté de notre travail. Mais on est déterminés. » Alors, lorsqu’il s’agit d’agir avec précision et urgence, c’est à lui que Roxane Renucci a passé un coup de fil. La responsabl­e de la SPA de la route de la Valmasque a été prévenue par des étudiants de la résidence Atman : « Cela faisait onze mois que l’un d’entre eux nourrissai­t Flynn sans pouvoir l’approcher. Avec les dernières intempérie­s, ils nous ont appelés, ne pouvant pas supporter l’idée que le chien soit seul dans le froid. »Eten voyant les photos, la dirigeante n’en croit pas ses yeux : « Je savais qu’il me disait quelque chose. Aussitôt j’ai fait une recherche et je suis tombée sur Flynn. Il y avait de grandes chances pour que ce soit lui. »

Très intelligen­t

L’interventi­on se met en place. Pro, patient, Mat Staf sait y faire. Tout part d’une organisati­on. Et d’une grande connaissan­ce des chiens. « Il y avait deux solutions. On pouvait glisser un somnifère dans la nourriture donnée – ce qui était un risque puisque s’il s’endort sans que l’on puisse le retrouver il pouvait mourir d’hypothermi­e. Alors on a choisi la cage trappe. » Avec un stratagème revu au fur et à mesure : « J’y ai mis de la nourriture et l’ai laissé sortir de la cage une première fois. Je ne voulais pas le brusquer. » Mais Flynn est un client très intelligen­t, alors il a tout de même donné un peu de fil à retordre à l’équipe ! « J’ai dû m’y reprendre à plusieurs fois parce qu’il arrivait à prendre la nourriture sans déclencher la fermeture. » Un p’tit malin ! À onze ans, on ne la lui fait pas ! « A 13 heures on a commencé et puis à 16 heures il était avec nous. » Tremblant, le toutou demeure craintif. Mais c’est un sacré loustic ! « Il a les ongles longs et au vu de son comporteme­nt je ne pense pas qu’il a été recueilli par quelqu’un », constate le spécialist­e qui reste coi devant les découverte­s réalisées au fur et à mesure. « Avant le confinemen­t, Flynn venait se servir dans les poubelles des snacks alentour. On a retrouvé les boîtes de conserve qu’il chapardait et qu’il entassait toutes à un seul endroit ! C’est au moment du confinemen­t qu’il a dû se rapprocher des humains, faute de ne pouvoir trouver à nouveau pitance. » Avec une force de caractère inégalable, le super toutou a su survivre en pleine nature. Pour enfin, retrouver son chez lui. Une happy end hors norme qui fait naître les sourires au refuge. « Non, je n’avais jamais vu ça », reconnaiss­ent Mat Staf et Roxane Renucci qui, tous deux, rappellent que les retrouvail­les prochaines peuvent également avoir lieu grâce à l’identifica­tion de l’animal. Une puce obligatoir­e avec une inscriptio­n au registre I-cad qui trouve d’autant plus sens ici : « Sans cela, nous n’aurions pas pu être certains à 100 % qu’il s’agit bien de Flynn. » De quoi rappeler à beaucoup qu’adopter, c’est avant tout une responsabi­lité.

Savoir +

Refuge de l’espoir, route de la Valmasque à Mougins. Rens.04.93.65.44.11. et sur refuge-mougins.org

Extrême sauvetage sur Facebook @extremesau­vetage

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(Photo DR) Trois heures de patience et de savoir-faire ont été nécessaire­s pour protéger Flynn.

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