Sosno sous toutes les facettes
Vite interrompue à cause du reconfinement, l’expo Sosno squatte l’Antique, au Musée d’archéologie de Nice-Cimiez, s’offre une belle session de rattrapage sur le Web.
Plusieurs fois reportée à cause des restrictions sanitaires, l’exposition Sosno squatte l’antique avait finalement été ouverte le 17 octobre dernier. Moins de deux semaines plus tard, le reconfinement obligeait le Musée d’archéologie Nice-Cimiez à la remettre sous cloche, alors qu’elle devait initialement être visible jusqu’au 28 mars 2021.
Née sous l’impulsion de Mascha Sosno, la veuve de l’artiste, et Bertrand Roussel, le directeur des musées d’archéologie de Nice, l’expo rassemble environ soixante-dix pièces, dont une vingtaine aux dimensions monumentales. Le parti pris. Faire cohabiter des pièces d’art contemporain, celles de Sosno, avec des vestiges de l’époque romaine.
Alexandre Sosnowsky (1937-2013), dit Sosno, c’est l’homme qui a placé sa gigantesque Tête carrée à Nice, entre Acropolis, la bibliothèque (dont sa sculpture abrite les bureaux) et le Musée d’art moderne et d’art contemporain. Ou encore celui qui a « ancré » deux immenses bronzes dans la façade de l’hôtel Élysée Palace, toujours à Nice.
Investir la ville, d’aujourd’hui et d’hier
« L’esprit de Sosno, c’était d’aller dans la ville, de jouer avec ses codes. Là encore, il investit la ville, ce qui était autrefois le coeur de Cemenelum », nous expliquait Bernard Roussel.
De cette ville romaine, alors capitale de la province des Alpes Maritimae, après la fin de la conquête des Alpes par Auguste et l’organisation du territoire ligure, il reste l’amphithéâtre, des rues, mais aussi trois ensembles thermaux. La salle froide (frigidarium) présente au nord du site, a conservé une élévation de dix mètres. Non loin, on peut observer une colonne antique au travers d’une réalisation de Sosno. « Il travaillait beaucoup sur la question de notre mémoire collective. Aphrodite, Auguste, la Vénus de Milo, tout le monde connaît », énonce Mascha Sosno.
Sosno squatte l’antique . Un mélange des genres et une impertinence qui auraient certainement plu au sculpteur, peintre et plasticien, absolument captivé par l’espace où ses oeuvres se trouvent actuellement.
En lumière sur Cultivez-vous
« Il en parlait souvent, il insistait. Il connaissait l’ancienne conservatrice du musée, il essayait de la charmer, de l’inviter à déjeuner pour tenter la convaincre. Mais rien n’y faisait », sourit Mascha Sosno.
Faute de pouvoir crapahuter autour des arènes de Cimiez et dans les différentes salles du Musée archéologique, la plateforme Cultivez-vous, mise en place par la Ville de Nice, propose de découvrir (ou redécouvrir, pour les plus chanceux) Sosno squatte l’Antique.
Le cinéaste Jean-Claude Faicher a posé sa caméra sur les préparatifs de l’exposition, avant d’en dépeindre son atmosphère in situ. On peut aussi s’en imprégner au travers de photographies réalisées par les élèves du master Innovation création dans la communication digitale (ICCD) de l’Université Côte d’Azur.
Au rayon vidéo, des témoignages de visiteurs. Mais aussi une interview croisée rassemblant Bertrand Roussel et Mascha Sosno. Celle-ci évoque également l’oeuvre de son défunt mari dans une émission d’Azur TV. En version texte, on trouve une conversation entre le directeur Carolina Guérin-Mareschi, assistante de coordination de l’exposition.
De son côté, Romain Lavalle, le médiateur du Musée d’archéologie de Nice-Cimiez décortique «les sources antiques qui ponctuent le travail de Sacha Sosno ».
Pour ceux qui souhaiteraient aller encore plus loin, toujours sur Cultivez-vous, un focus est proposé sur Intervention à image constante, une oeuvre faisant partie de la collection du Musée d’art moderne et d’art contemporain (Mamac) de Nice. Une fois toutes ces informations digérées, il vous sera possible de vérifier si vous êtes vraiment calé sur le natif de Marseille, d’origine lettone, en jouant à un quiz élaboré pour l’occasion. cultivez-vous.nice.fr/thema