Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Hubert Falco : « 2021 sera une année de projets »

Malgré la crise, le maire de Toulon et président de la Métropole espère pouvoir continuer de « transforme­r la ville ». Il souhaite accélérer sur les dossiers environnem­entaux

- PROPOS RECUEILLIS PAR CHRISTOPHE GAIGNEBET ET MATHIEU DALAINE

Êtes-vous optimiste pour l’année qui s’annonce ?

On n’a pas le droit d’être désespéré. On sait où ça conduit. Certes, l’année passée a été éprouvante et les perspectiv­es sont préoccupan­tes. Mais dans la tempête, le capitaine doit tenir la barre. Je suis plus déterminé que jamais. J’ai un devoir de vérité – non, je n’ai pas la solution ; et oui, les conséquenc­es de la crise peuvent être dramatique­s – mais je formule aussi des voeux d’espoir. La France est un grand pays qui parviendra à se sortir de cette crise.

Et Toulon dans tout ça ?

Grâce à des années de travail, Toulon est redevenue une ville normale, avec des bases financière­s solides, une épargne importante. 2021 sera une année de projets. C’est cette continuité et notre collectif soudé qui fait que, dans les 22 grandes métropoles françaises, c’est ici qu’on a le plus fort taux d’attractivi­té. Il suffit de voir à quel point le nombre d’habitants a progressé ces dernières années (+7,3 % en 5 ans, Ndlr).

Parmi les nombreux projets, il y a celui de Mayol à Pipady...

C’est le grand projet des années à venir pour la ville. On parle de 44 hectares, dans un lieu stratégiqu­e. 2021 sera l’année de la présentati­on de ce projet, après le choix de quatre opérateurs au premier trimestre et des meilleurs architecte­s du monde. Le cahier des charges, lui, n’a pas changé, avec la démolition de la caserne du Port

Marchand, la DDTM qui va partir, le déménageme­nt du musée de la Marine…

Et le grand quai croisières ?

Ce n’est pas sûr. Dans le cahier des charges, il y a un pôle croisières. On en discute. Il y aura un quai mais peut-être pas aussi grand que prévu. L’économie de la croisière a évolué.

À propos des quais, leur électrific­ation est en marche. Sur ce sujet comme sur d’autres, on sent chez vous une volonté d’accélérer sur les dossiers liés à l’environnem­ent…

Il faut se remettre en question. Tous les jours. L’écologie est devenue une priorité de nos concitoyen­s. C’est devenu la mienne aussi. Alors, oui, on s’améliore, on accélère. On développe les jardins publics, les parcs. S’il n’y avait pas eu la Covid, vous auriez déjà une trentaine de bus électrique­s qui circulerai­ent, par exemple. D’ici 2027, la moitié du parc, soit 143 bus, sera remplacée par des véhicules propres.

Quid du Bus à haut niveau de service (BHNS) ? C’est toujours dans les cartons ?

C’est plus que jamais d’actualité. Et c’est toujours la volonté des douze maires de la Métropole. On travaille à une nouvelle Déclaratio­n d’utilité publique. Je l’espère du fond du coeur pour ce mandat. J’ai envie. Mais parlons du « RER » aussi, avec une gare à Sainte-Musse opérationn­elle en 2022, qui va révolution­ner la façon de se déplacer.

Hubert Falco admet s’être remis en question sur le sujet de l’écologie, devenu « une priorité ».

Qu’en est-il d’une éventuelle piste cyclable sur l’avenue de la République ?

Chaque fois qu’on peut construire une piste cyclable, on le fait. Il y en a 94 km à Toulon. Mais là, je la mets où ? Non, je ne pense pas qu’on puisse y arriver. Toulon a des atouts, mais aussi des contrainte­s.

Que voulez-vous dire ?

Toulon, c’est quatre kilomètres entre Faron et Méditerran­ée, deux kilomètres à certains endroits. Toulon, c’est 4 200 hectares, dont 350 qui appartienn­ent à la Défense et une partie naturelle. Et c’est deux avenues et un tunnel pour la traverser ! Alors je souris quand je lis qu’on est une des villes les plus embouteill­ées de France. Eh oui… on n’est pas dans la Creuse ! On est attractif, il y a du monde ! Sauf que Toulon est une ville étroite. Une ville étroite mais une belle ville. La plus belle.

Participer­ez-vous aux élections départemen­tales et régionales ? Je vais défendre les intérêts de Toulon, de la Métropole et du Var. Je vais donner mon avis. Mais je suis un homme de plus en plus libre. Je ne suis pas élu avec mon parti. Je ne renie pas mes conviction­s, seulement je suis arrivé en tête dans les 128 bureaux de vote à Toulon aux municipale­s. Et je ne crois pas qu’il n’y ait que des gens des Républicai­ns qui aient voté pour moi…

On vous a vu heureux de pouvoir échanger avec Emmanuel Macron, Edouard Philippe ou Jean Castex. Certains y voient un rapprochem­ent politique… Ce n’est pas un rapprochem­ent politique. Mais aujourd’hui, il faut jouer collectif, ce n’est pas l’heure de taper sur les uns ou les autres. Le président a parlé d’unité nationale et je joue le jeu de cette unité. Après, je suis honoré si le président de la République vient à Toulon pour m’écouter. Quant à l’ancien Premier ministre et à l’actuel, ce sont des amis.

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