Hubert Falco : « 2021 sera une année de projets »
Malgré la crise, le maire de Toulon et président de la Métropole espère pouvoir continuer de « transformer la ville ». Il souhaite accélérer sur les dossiers environnementaux
Êtes-vous optimiste pour l’année qui s’annonce ?
On n’a pas le droit d’être désespéré. On sait où ça conduit. Certes, l’année passée a été éprouvante et les perspectives sont préoccupantes. Mais dans la tempête, le capitaine doit tenir la barre. Je suis plus déterminé que jamais. J’ai un devoir de vérité – non, je n’ai pas la solution ; et oui, les conséquences de la crise peuvent être dramatiques – mais je formule aussi des voeux d’espoir. La France est un grand pays qui parviendra à se sortir de cette crise.
Et Toulon dans tout ça ?
Grâce à des années de travail, Toulon est redevenue une ville normale, avec des bases financières solides, une épargne importante. 2021 sera une année de projets. C’est cette continuité et notre collectif soudé qui fait que, dans les 22 grandes métropoles françaises, c’est ici qu’on a le plus fort taux d’attractivité. Il suffit de voir à quel point le nombre d’habitants a progressé ces dernières années (+7,3 % en 5 ans, Ndlr).
Parmi les nombreux projets, il y a celui de Mayol à Pipady...
C’est le grand projet des années à venir pour la ville. On parle de 44 hectares, dans un lieu stratégique. 2021 sera l’année de la présentation de ce projet, après le choix de quatre opérateurs au premier trimestre et des meilleurs architectes du monde. Le cahier des charges, lui, n’a pas changé, avec la démolition de la caserne du Port
Marchand, la DDTM qui va partir, le déménagement du musée de la Marine…
Et le grand quai croisières ?
Ce n’est pas sûr. Dans le cahier des charges, il y a un pôle croisières. On en discute. Il y aura un quai mais peut-être pas aussi grand que prévu. L’économie de la croisière a évolué.
À propos des quais, leur électrification est en marche. Sur ce sujet comme sur d’autres, on sent chez vous une volonté d’accélérer sur les dossiers liés à l’environnement…
Il faut se remettre en question. Tous les jours. L’écologie est devenue une priorité de nos concitoyens. C’est devenu la mienne aussi. Alors, oui, on s’améliore, on accélère. On développe les jardins publics, les parcs. S’il n’y avait pas eu la Covid, vous auriez déjà une trentaine de bus électriques qui circuleraient, par exemple. D’ici 2027, la moitié du parc, soit 143 bus, sera remplacée par des véhicules propres.
Quid du Bus à haut niveau de service (BHNS) ? C’est toujours dans les cartons ?
C’est plus que jamais d’actualité. Et c’est toujours la volonté des douze maires de la Métropole. On travaille à une nouvelle Déclaration d’utilité publique. Je l’espère du fond du coeur pour ce mandat. J’ai envie. Mais parlons du « RER » aussi, avec une gare à Sainte-Musse opérationnelle en 2022, qui va révolutionner la façon de se déplacer.
Hubert Falco admet s’être remis en question sur le sujet de l’écologie, devenu « une priorité ».
Qu’en est-il d’une éventuelle piste cyclable sur l’avenue de la République ?
Chaque fois qu’on peut construire une piste cyclable, on le fait. Il y en a 94 km à Toulon. Mais là, je la mets où ? Non, je ne pense pas qu’on puisse y arriver. Toulon a des atouts, mais aussi des contraintes.
Que voulez-vous dire ?
Toulon, c’est quatre kilomètres entre Faron et Méditerranée, deux kilomètres à certains endroits. Toulon, c’est 4 200 hectares, dont 350 qui appartiennent à la Défense et une partie naturelle. Et c’est deux avenues et un tunnel pour la traverser ! Alors je souris quand je lis qu’on est une des villes les plus embouteillées de France. Eh oui… on n’est pas dans la Creuse ! On est attractif, il y a du monde ! Sauf que Toulon est une ville étroite. Une ville étroite mais une belle ville. La plus belle.
Participerez-vous aux élections départementales et régionales ? Je vais défendre les intérêts de Toulon, de la Métropole et du Var. Je vais donner mon avis. Mais je suis un homme de plus en plus libre. Je ne suis pas élu avec mon parti. Je ne renie pas mes convictions, seulement je suis arrivé en tête dans les 128 bureaux de vote à Toulon aux municipales. Et je ne crois pas qu’il n’y ait que des gens des Républicains qui aient voté pour moi…
On vous a vu heureux de pouvoir échanger avec Emmanuel Macron, Edouard Philippe ou Jean Castex. Certains y voient un rapprochement politique… Ce n’est pas un rapprochement politique. Mais aujourd’hui, il faut jouer collectif, ce n’est pas l’heure de taper sur les uns ou les autres. Le président a parlé d’unité nationale et je joue le jeu de cette unité. Après, je suis honoré si le président de la République vient à Toulon pour m’écouter. Quant à l’ancien Premier ministre et à l’actuel, ce sont des amis.