« Dans l’adoption, le c’est d’abord l’enfant »
Comme tout membre du bureau de l’association Enfance et familles d’adoption du Var (1), Laurence Garnier est une maman adoptante. « C’était en 2005. » Mais elle n’oublie jamais que « l’intérêt supérieur de l’enfant prime ». Et d’insister :
Adopter, c’est offrir une famille à un enfant qui n’en a pas. Et non l’inverse ».
Dans le même état d’esprit, si elle ne nie pas que l’adoption peut être un parcours du combattant, elle rappelle : « Attention, le combattant, c’est d’abord l’enfant ! » Ces mises au point étant faites, l’EFA 83 a pour objectifs de « préparer et guider les candidats à l’adoption, de soutenir les adoptants dans leur parentalité et les adoptés dans leurs interrogations », peut-on lire sur le site de la fédération. « Notre mission est d’accompagner et de défendre le droit des familles adoptantes, des postulants à l’adoption et des adoptés (...) Nous représentons les familles adoptives auprès des pouvoirs publics et nous essayons de peser pour faire évoluer la question de l’adoption », précise Laurence Garnier. Parmi les activités proposées par l’EFA, des conférences, des journées témoignages, des ciné-débats, ou encore des groupes de parole et d’écoute. C’est Laurence
«Garnier qui en a eu l’idée en 2009. « Le but était de créer du lien entre postulants à l’adoption et de leur offrir un espace où ils peuvent venir déposer leurs émotions et cheminer ensemble, en se sentant compris, entendus. Le tout dans le respect mutuel. Sans jugement », expliquet-elle.
Enfant « abandopté »
Adepte du parler vrai, Laurence Garnier rappelle la réalité de l’adoption. Un mot auquel elle aime ajouter un « S ». Et d’expliquer : « L’adoption est la rencontre entre le désir d’enfant éprouvé par une ou un couple de personnes et les besoins d’un enfant. L’amour arrive bien après. Ce n’est pas l’adoption qui pose problème, c’est l’abandon, un traumatisme qui ne laisse jamais vraiment indemne l’enfant, même s’il se montre résilient. D’ailleurs, je dis souvent que l’enfant est ‘‘abandopté’’ ».
Au sujet de ce traumatisme, Laurence Garnier encourage d’ailleurs les familles adoptantes à continuer à fréquenter l’association EFA. « Ne serait-ce que pour permettre aux enfants adoptés de se rencontrer, de ne pas se sentir à part. Ça leur fait du bien. » 1. L’EFA est une fédération présente dans 92 départements français. À l’échelle nationale, elle regroupe quelque 9 000 adhérents.