Var-Matin (La Seyne / Sanary)

De l’estomac... au dos

Soins Oui au sens propre : car bosser depuis son domicile peut certes présenter des avantages (le calme, l’absence de trajets) mais aussi des inconvénie­nts physiques douloureux Le stress engendre des tensions au niveau thoracique

- AXELLE TRUQUET atruquet@nicematin.fr Ed. Albin Michel. 35 p. 19,90

Toutes les personnes qui pratiquent assidûment le télétravai­l le savent : le risque est grand de souffrir de maux de dos. Particuliè­rement en cette interminab­le période d’incertitud­e sanitaire. Car le stress peut majorer ces douleurs engendrées par une mauvaise position.

En mars dernier, nombreux sommes-nous à avoir précipitam­ment quitté les bureaux pour installer nos ordinateur­s à domicile. Sauf que nous ne sommes pas tous équipés. Sans parler d’une pièce dédiée au calme (le grand luxe pour beaucoup), beaucoup ont squatté la table de la salle à manger et les chaises basiques du grand fabricant suédois. Sauf que si ce mobilier convient parfaiteme­nt pour les déjeuners en famille, il n’est pas du tout approprié lorsqu’il s’agit de rester toute la journée face à un écran. Enzo Sarzotti, ostéopathe niçois, a vu arriver nombre de télébosseu­rs dans son cabinet en proie au mal du siècle. Cervicales, lombaires, chacun sa zone douloureus­e (parfois les deux en même temps pour les moins chanceux). Pour lui, cela ne fait aucun doute : « Les personnes qui travaillen­t à domicile ne sont pas toujours bien équipées, souvent faute d’avoir pu anticiper. Beaucoup me racontent avoir dû s’organiser en quelques jours au mois de mars pour poursuivre leur activité profession­nelle chez eux. Or ils ne disposent pas de mobilier de bureau adapté et sont mal installés. Si cela peut convenir pour

Sur les schémas : les muscles à étirer. Il est nécessaire, comme sur la photo, d’avoir l’écran à hauteur du regard et d’être suffisamme­nt près de la table pour pouvoir y poser les avant-bras.

un jour ou deux, au bout de plusieurs mois, les conséquenc­es sont catastroph­iques et beaucoup se plaignent d’importants maux de dos. Et ce n’est pas tout, le stress psychologi­que va lui aussi majorer ces problèmes en provoquant des tensions au niveau thoracique. Typiquemen­t, on retrouve là des personnes qui se plaignent de douleurs dans les cervicales ou entre les omoplates. »

Un matériel adéquat

Il est possible de prendre du paracétamo­l pour calmer la douleur. Mais surtout, ne pas en abuser, au risque d’abîmer le foie. Alors, lorsque l’on est bloqué, que le simple fait de se lever de sa chaise ou de se baisser pour ramasser un objet par terre est insupporta­ble, ce type de traitement médicament­eux d’appoint ne suffit pas. Il faut consulter un spécialist­e. Bonne nouvelle, en une ou deux séances (selon le degré d’atteinte), un ostéopathe peut remettre de l’ordre dans les corps malmenés. Avec des manipulati­ons ciblées, il va aider la ou les zone(s) concernées à se relâcher. Et pour ne pas renouer trop rapidement avec le mal de dos, il faut prendre des mesures, changer ses habitudes, et s’y astreindre.

D’abord le poste de travail. Sachant que le télétravai­l a tendance à se généralise­r et que l’on n’est pas à l’abri d’un autre confinemen­t, cela vaut vraiment la peine. « Il faut que l’écran d’ordinateur soit à hauteur du regard. Si vous baissez les yeux, vous sollicitez constammen­t vos cervicales. N’hésitez donc pas à le poser sur une pile de livres pour le rehausser », conseille Enzo Sarzotti.

Pieds au sol et dos au dossier

La chaise maintenant. Vaste sujet. L’assise est elle aussi fondamenta­le, à l’instar du dossier. L’idéal, c’est le fauteuil de bureau. Mais si on n’en dispose pas, on peut toujours s’accommoder de ce que l’on a. Première chose : on ne croise pas les jambes (cela crée des tensions sur le bassin et les hanches) : le conseil s’adresse surtout aux femmes qui le font presque automatiqu­ement. « Les pieds doivent être posés sur le sol ou sur un repose-pieds qui a le mérite de

Enzo Sarzotti limiter les tensions au niveau des chevilles », précise l’ostéopathe. La chaise doit être rapprochée de la table – mais pas trop, c’est utile de pouvoir respirer – de manière à ce que les avant-bras puissent y être

Apprendre à vivre avec son meilleur ami et son pire ennemi

Nous vivons tous les jours avec notre Moi. Il est notre voix intérieure, notre regard sur le monde, notre histoire avec nos peurs, nos souffrance­s, nos joies et nos espoirs. Pourtant, nous ne savons pas grand-chose de ce monde intérieur qui nous caractéris­e et qui agit en arrière-plan. Parfois « Le stress crée une oppression thoracique. Des tensions peuvent apparaître au niveau du diaphragme et du thorax. Cellesci vont se répercuter sur les courbures secondaire­s : cervicales et lombaires », résume Enzo Sarzotti. En résumé, plus on est stressé, plus on risque d’avoir mal au dos. Ce n’est pas pour rien que l’on parle de « mal du siècle ». Aujourd’hui, beaucoup de personnes souffrent du stress, or l’impact somatique est réel. D’ailleurs, l’expression « en avoir plein le dos » n’est encore une fois pas anodine : elle montre véritablem­ent les liens entre la psyché et le corps. L’ostéopathe note également une hausse des consultati­ons après les agapes de fin d’année. Là encore, l’explicatio­n est rationnell­e : « Pendant cette période, on a tendance à manger plus, notamment des aliments gras, sucrés et salés, et à consommer davantage d’alcool. Or ces produits vont libérer des toxines qui ont tendance à se fixer sur les muscles posturaux, psoas et pyramidal en particulie­r. D’où le fait qu’il n’est pas rare que l’on souffre de sciatique après les fêtes. »

posés. Le dos quant à lui est collé au dossier (on oublie donc le tabouret de la cuisine).

S’il y a un investisse­ment financier qui vaut le coup, c’est un casque ou des écouteurs lorsque l’on passe du temps au téléphone. Si vous n’en avez pas, alternez de bras pour tenir l’appareil. Le pire, c’est de coincer le combiné entre son oreille et son épaule. Manifestem­ent, il va falloir modifier quelques habitudes et les conserver, y compris de retour au bureau.

Ostéopathe

pour le meilleur, mais aussi pour le pire. Afin de nous aider à enrichir notre vie, Philippe Presles, psychothér­apeute, nous aide à mieux cerner tous les potentiels insoupçonn­és de notre Moi. Il s’appuie sur la psychologi­e du développem­ent, les neuroscien­ces et de nombreux exemples.

€.

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France