Var-Matin (La Seyne / Sanary)

À Hyères, les Péricchi lancent leur millésime

Pour marquer le centenaire de l’acquisitio­n du Domaine de l’Almanarre, les frères Péricchi ont décidé de relancer la production viticole de la propriété familiale.

- KARINE MICHEL kmichel@nicematin.fr

La lumière d’hiver vient frapper les murs de la discrète maison familiale. Face à la mer, le Domaine de l’Almanarre plonge vers le bleu de la plage du même nom… La plus belle d’Europe. Sur la parcelle, au pied de la bâtisse, les vignes affrontent la rudesse de l’hiver. Elles ont bien donné, lors des vendanges. Les premières ici, depuis la Seconde Guerre mondiale.

Il y avait des vignes autrefois sur les terres Péricchi-Lantrua. Des vignes dont on tirait du vin comme l’eau du puits. Affublé de 8 ou 9 degrés d’alcool, on le servait en pichet, même aux enfants, quand l’eau était impropre à la consommati­on.

La guerre a eu raison de cette production familiale : « Les Allemands, qui occupaient la bâtisse, ont tout rasé pour dégager la vue sur la plage… », raconte Paul, le cadet de la fratrie. Héritée de leur mère, la propriété est aujourd’hui partagée entre les cinq frères Péricchi. Il y a Jacques l’aîné, puis Paul, les jumeaux Pierre et Jean-Yves, Édouard enfin.

Ce domaine, c’est l’histoire d’une famille française aux racines méditerran­éennes qui a réussi à traverser les épreuves de la guerre, de l’occupation, en restant unie et solidaire.

Une propriété de vingt hectares

Aujourd’hui encore, leur grande chance est de continuer à bien s’entendre pour préserver ce patrimoine familial centenaire. La terre, la bâtisse et ses dépendance­s, mais aussi les vestiges gallo-romains et la chapelle moyenâgeus­e classée à l’inventaire supplément­aire des Monuments historique­s.

« Lorsque nos grands-parents maternels Rose et Paulin Lantrua ont acheté, la propriété occupait vingt hectares de terrain. Avec le jeu des héritages, des succession­s, elle en fait deux aujourd’hui », résume Paul, en déroulant le fil de l’histoire filiale, prenant Pierre pour témoin. À leurs côtés, ne manque que Jacques, qui n’a pas pu participer au rituel des fêtes familiales dans le Sud de la France pour raisons de santé. Édouard est lui, accompagné de son épouse Béatrice. Quand les grands-parents acquièrent le domaine, en 1921, ils font pousser des primeurs gorgés de soleil et de Méditerran­ée, que Rose vend jusqu’à Paris. C’est là que le hasard fait se rencontrer leur fille « Mamita » et Jean Péricchi, officier de marine alors – il se reconverti­ra dans la sidérurgie en Lorraine après la guerre. Ils se marient, en 1932. « L’année fondatrice de notre saga », ajoute Paul.

En 2017, lors d’une réunion de famille, les Péricchi décident de marquer le centenaire de l’acquisitio­n de la propriété. « On a d’abord pensé aux oliviers », se souvient Paul, qui finit par lancer l’idée de replanter des vignes. « Et puis, en relisant les mémoires de maman, on a vu qu’elle y racontait ses souvenirs de vendanges ». Époque avec laquelle les enfants Péricchi et leur famille viennent de renouer. Pour de nombreuses années.

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