Votre attestation « couvre-feu h »
Soignants ou salariés en cuisine et en salle, tous sont au contact de personnes très âgées, donc fragiles. Pourtant, seuls 25 % seraient favorables à la vaccination dans le Var et le 06
De nombreux Ehpad des Alpes-Maritimes ont bénéficié, avec un peu d’avance sur le calendrier fixé par l’État, des doses de vaccin Pfizer contre la Covid-19. La semaine dernière, un résident de 88 ans, étonné de découvrir que la couverture n’était pas obligatoire pour l’ensemble des salariés de son établissement, se faisait cette réflexion : « Je me demande si ça ne devrait pas être obligatoire. Le risque de transmission est réel, donc c’est un peu surprenant. C’est la France… » Chacun est libre de se faire vacciner. Même le personnel soignant a le droit de s’y opposer, que ce soit dans une maison publique, privée ou dans un centre hospitalier. Estce une attitude égoïste ? Un directeur d’Ehpad n’est pas loin de le penser : « C’est illogique. Désolant. »
« La responsabilité est collective »
Il estime que le vaccin devrait être obligatoire pour tous les employés au contact de personnes très âgées, donc fragiles. Comme devrait l’être aussi celui contre la grippe, qui suscite lui aussi une certaine réticence. « Ce devrait être 100 %, on doit se satisfaire de 50 à 60 % d’adhésion. »
Un mini-sondage réalisé début janvier auprès de salariés d’établissements privés des Alpes-Maritimes et du Var, montre que 25 % seulement d’entre eux seraient prêts à se faire vacciner.
« J’ai des retours qui sont ceux des réseaux sociaux, poursuit ce directeur d’Ehpad. On me dit que ce vaccin est nouveau, que l’on manque de recul, etc. » Ce qui l’intrigue un peu. « Quelqu’un m’a même dit vouloir attendre un vaccin français. Comme si tous les médicaments que l’on prend d’habitude l’étaient. »
Quand il s’agit de soignants, dûment formés et diplômés, cette hostilité de principe peut choquer. « Ça me dépasse ». D’autant que la propagation se révèle plus rapide encore avec le variant britannique, fraîchement introduit ans la région.
« La responsabilité est collective », insiste ce directeur d’établissement. « Quand on inscrit un enfant à la crèche, il faut le vacciner. Eh bien, je considère qu’un soignant venant travailler en Ehpad devrait l’être aussi. »
En effet, en 2018, ce qui est donc tout récent, le ministère de la Santé a élargi à onze le nombre de vaccins obligatoires pour la petite enfance. On peut rappeler que ceux contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite ont éradiqué des fléaux responsables de plusieurs milliers de décès d’enfants par an dans notre pays.
Les autres sont simplement recommandés, ce qui explique que la couverture soit, en France, insuffisante pour des maladies telles que rougeole-oreillons-rubéole, méningocoque C, grippe ou hépatite B, sont à l’origine d’une morbidité et d’une mortalité encore élevées.