À quand le monde d’avant ?
Le spectre d’un troisième confinement se rapproche. Le plus vite, dit une majorité des scientifiques qui défilent sur les antennes, sera le mieux. « On ne peut pas attendre » affirmait hier sur RTL la cheffe du service des maladies infectieuses de SaintAntoine. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, ne l’a pas exclu sur TF il y a quelques jours tout en se donnant encore le temps de vérifier si, après tout, l’arme du confinement à partir de h n’était pas suffisante.
C’est qu’une double course de vitesse se joue en ce moment autour du coronavirus. La première tient à la présence des différents variants du virus dans le monde, mais surtout celui, plus proche de nos côtes, du variant anglais : aujourd’hui, il reste très largement minoritaire dans les contaminations en France.
Mais jusqu’à quand ? Faudrait-il aller plus vite que lui sans attendre que sa présence se révèle, dans peu de jours, comme dominante dans notre pays ? Et donc se prononcer sur un confinement immédiat pour l’empêcher dès maintenant de s’accroître et prospérer ? La deuxième course de vitesse se joue entre le virus et les vaccins. La vitesse des premières injections est finalement conforme à ce que promettait le Premier ministre, après les polémiques du début de l’année : plus d’un million de Français ont été vaccinés avant la fin du mois. Chacun sait, même ceux qui s’impatientent, qu’on ne peut vacciner millions de Français, ni même les millions des plus fragiles d’entre eux en un clin d’oeil. N’empêche qu’il faut aller vite, plus vite encore et que ces satanés vaccins risquent de se faire rares, plus rares en tout cas qu’il ne le faudrait pour juguler l’épidémie. Dans ce contexte, le retard annoncé par le laboratoire Pfizer tandis qu’on attend toujours l’homologation par l’Europe du vaccin britannique Astra Zeneca, lui-même annonçant déjà un léger ralentissement de sa production, joue avec nos nerfs. Angela Merkel, pensant qu’on n’est jamais trop dans une bataille est allée jusqu’à proposer à Vladimir Poutine son aide pour activer et exploiter le vaccin russe Spoutnik, longtemps suspecté de n’être pas assez efficace.
Dans ces deux courses de vitesse se déroulent sous nos yeux, hélas, nous ne sommes pas conducteurs. La Covid , pour le moment, court plus vite que tout le monde.
À quand le retour au monde d’avant ?
« On ne peut vacciner 60 millions de Français, ni même les 25 millions des plus fragiles d’entre eux en un clin d’oeil »