Russie : arrestations de manifestants pro Navalny
Plus de 3 300 personnes ont été arrêtées à travers la Russie, samedi 23 janvier, au cours de manifestations en soutien à l’opposant Alexeï Navalny, emprisonné depuis son retour d’Allemagne, après cinq mois de convalescence. Selon ce bilan, fourni hier par l’ONG OVD Info, spécialisée dans la surveillance des manifestations, 1 320 arrestations ont eu lieu à Moscou et 490 à Saint-Pétersbourg, deuxième ville du pays et patrie du président Vladimir Poutine.
Samedi, des rassemblements ont également eu lieu dans une centaine d’autres villes, aux cris de « Poutine voleur ! », « Navalny, on est avec toi ! » ou encore «Liberté pour les prisonniers politiques ! ».
Une femme en soins intensifs
Un mouvement d’une ampleur peu commune dans l’histoire récente de la Russie, qui n’en a pas connu de tel au cours de ces vingt dernières années.
A Saint-Pétersbourg, une manifestante, Margarita Ioudina, a été blessée à la tête. Elle se trouve actuellement en soins intensifs, selon un représentant de l’hôpital Djanelidze qui a précisé qu’elle était « dans un état grave ».
Violences policières
Une vidéo tournée par des médias locaux montre Margarita Ioudina interrogeant trois policiers durant la manifestation alors qu’ils arrêtent un jeune manifestant sans armes. L’un des policiers lui envoie alors un coup de pied au ventre, la faisant tomber au sol. Samedi soir, le parquet de Saint-Pétersbourg a publié un communiqué après la diffusion de cette vidéo, en y indiquant qu’une enquête était lancée sur ces violences, y compris « de la part des forces chargées de faire respecter la loi ».
Condamnations internationales
La répression de ces manifestations par les forces russes antiémeutes a été condamnée par l’Union européenne et les Etats-Unis. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a déploré sur Twitter « les détentions massives » et
« l’usage disproportionné de la force ». L’ambassade des Etats-Unis a, pour sa part, dénoncé « la répression des droits » des Russes. Le Canada s’est dit, hier, « profondément préoccupé par la détention de manifestants et de membres des médias » et a demandé à la Russie de « libérer immédiatement les personnes détenues », dans un Tweet du ministère des affaires étrangères. Dans un communiqué, Amnesty International a accusé la police d’avoir « battu sans discernement et arrêté arbitrairement » des manifestants.